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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Nr. 3
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Ronchaud, Louis de: Les eaux-fortes de Théodore Valério: le Montenegro, la Dalmatie
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0315

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LES EAUX-FORTES

DE THÉODORE VALÉRIO

LE MONTENEGRO. — LA D A L M A T I E 1


ur, parmi nos amateurs et nos artistes, ne connaît cette belle série
d’études publiées par un artiste voyageur, M. Théodore Valério, sur
les populations à demi barbares de l’empire d’Autriche, de la Russie et
de la Turquie? Très-remarquables au point de vue de l’art, ces dessins
ne sont pas moins précieux pour l’ethnographie. L’auteur possède à un haut degré le
sentiment de ces races encore sauvages, éparses ç'a et là dans notre Europe civilisée;
populations vagabondes et moribondes, qui vont s’éteignant ou se transformant peu à
peu au sein du monde moderne, emportant, avec leurs types caractéristiques, le secret
d’une vie et d'une poésie qui n’auront bientôt plus de place sous notre soleil.

Le don particulier de M. Valério lui valut, à son début, les encouragements pré-
cieux de M. de Humboldt. « Allez, lui dit cet illustre savant, peignez et gravez!
Fixez pour nous, pour l’avenir, ces types en train de disparaître, ces moeurs qui
s’altèrent de jour en jour, ces usages qui seront bientôt perdus, tous ces restes curieux
de barbarie antique, ces infiltrations de l’Orient dans nos États européens; rendez-
nous la rêverie du regard, la fierté des attitudes, le pittoresque des -costumes, toute
cette poésie de la vie sauvage et libre, si fort en contraste avec la sécurité et la
vulgarité de nos sociétés policées. Courage! votre genre de talent vous appelle à une
œuvre dont la science et l’art doivent tirer un égal profit, si les obstacles et les
fatigues ne vous rebutent pas! »

Cette mission imposée à M. Valério par la plus haute autorité scientifique du siècle,
l’artiste l’a acceptée et n’a rien négligé pour l’accomplir. Déjà, à cette époque, il avait
parcouru la Hongrie et rapporté, de ce pays tristement beau, tout un portefeuille
d’esquisses peintes, figures et paysages, dont il a exécuté lui-même et publié les
gravures à l’eau-forte. C’est sur ces aquarelles qu’il fut jugé et conseillé par M. de
Humboldt. Depuis ce temps, il n’y a guère eu d’année qui n’ait vu M. Valério, fidèle
au programme qui lui avait été tracé, se diriger, dans la saison des voyages, tantôt
vers un point, tantôt vers un autre, afin de s’v livrer à ses études favorites. Rien ne
l’a arrêté : ni les difficultés matérielles qui ne manquent jamais au voyageur dans les

1. En cours de publication chez Goupil et chez Cadart.
 
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