DOI Heft:
Nr. 5
DOI Artikel:Burty, Philippe: L' Exposition des Amis des Arts de Bordeaux
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0509
L’EXPOSITION DES AMIS DES ARTS
DE BORDEAUX.
algré la concurrence doublement redou-
table de l’Exposition universelle et du Salon
annuel, la Société clcs Amis clés Arts de
Bordeaux n’a point hésité à ouvrir sa sei-
zième exposition. Nous devons la féliciter
à tous les égards de cet acte de bonne po-
litique. Il est de la plus grande importance,
vis-à-vis de son public et de la municipa-
lité qui la soutiennent par leurs acquisi-
tions et leurs visites, que cette Société maintienne courageusement le
principe des exhibitions annuelles; c’est le vrai moyen pour entretenir
la curiosité générale, pour faire naître le goût des collections d’œuvres
modernes, pour répondre à la sympathie de la presse locale. D’autre
part, à Paris, la réputation de la Société s’assied de plus en plus sé-
rieusement dans les ateliers, toujours un peu sceptiques à l’endroit des
expositions de la province : on y prend l’habitude de réserver pour
Bordeaux des envois importants et souvent même des toiles inédites;
les relations se nouent plus étroitement avec les membres de la com-
mission directrice, si intelligemment dévoués à leur tâche, et les con-
cessions réciproques s’en ressentent favorablement. Encore quelques
années, et l’exposition annuelle de Bordeaux, qui donne lieu à un mou-
vement régulier de soixante à quatre-vingt mille francs, aura provoqué
un mouvement de décentralisation des mieux établis.
Ce n’est pas, au train dont marchent les choses de la vie, que la tâche
ne devienne de plus en plus ardue pour les amateurs qui organisent et
dirigent ces expositions. D’abord, ils ont de plus en plus de peine à
recueillir des œuvres des maîtres dont la réputation est consacrée; près-
DE BORDEAUX.
algré la concurrence doublement redou-
table de l’Exposition universelle et du Salon
annuel, la Société clcs Amis clés Arts de
Bordeaux n’a point hésité à ouvrir sa sei-
zième exposition. Nous devons la féliciter
à tous les égards de cet acte de bonne po-
litique. Il est de la plus grande importance,
vis-à-vis de son public et de la municipa-
lité qui la soutiennent par leurs acquisi-
tions et leurs visites, que cette Société maintienne courageusement le
principe des exhibitions annuelles; c’est le vrai moyen pour entretenir
la curiosité générale, pour faire naître le goût des collections d’œuvres
modernes, pour répondre à la sympathie de la presse locale. D’autre
part, à Paris, la réputation de la Société s’assied de plus en plus sé-
rieusement dans les ateliers, toujours un peu sceptiques à l’endroit des
expositions de la province : on y prend l’habitude de réserver pour
Bordeaux des envois importants et souvent même des toiles inédites;
les relations se nouent plus étroitement avec les membres de la com-
mission directrice, si intelligemment dévoués à leur tâche, et les con-
cessions réciproques s’en ressentent favorablement. Encore quelques
années, et l’exposition annuelle de Bordeaux, qui donne lieu à un mou-
vement régulier de soixante à quatre-vingt mille francs, aura provoqué
un mouvement de décentralisation des mieux établis.
Ce n’est pas, au train dont marchent les choses de la vie, que la tâche
ne devienne de plus en plus ardue pour les amateurs qui organisent et
dirigent ces expositions. D’abord, ils ont de plus en plus de peine à
recueillir des œuvres des maîtres dont la réputation est consacrée; près-