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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 22.1867

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Bordier, Henri Léonard: Les émaux de Petitot en Angleterre
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https://doi.org/10.11588/diglit.19883#0178

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LES ÉMAUX DE PETITOT.

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Trois ans après, au mois de juin 1865, la même administration du
Kensington-Museum organisa une exposition spéciale de portraits à la
miniature et à l’émail. Elle parvint à réunir, en très-peu de temps, de
cette petite branche de l’art, plus de trois mille spécimens1; et bien
qu’une partie des émaux exposés en 186*2 eussent été retirés par leurs
propriétaires, on compta cette fois cent cinquante-huit portraits par
Petitot ou à lui attribués. Une pareille galerie était un trésor pour l’étude.
J’v joignis la visite de quelques collections particulières qui n’avaient
pas été exposées et dont la plus importante est celle du château de
Windsor. Les observations que j’ai pu recueillir sont encore bien incom-
plètes, car il eût fallu, pour avoir une idée générale de ce qui nous reste
de l’œuvre de Petitot, visiter d’autres palais de la Grande-Bretagne,
et aussi ceux de Vienne, de Saint-Pétersbourg, de La Haye et cent
autres. Il m’a paru cependant utile de donner, dès à présent, le peu de
renseignements que j’ai tirés soit de mon passage à Kensington, soit de
la rencontre de quelques documents écrits qui me sont nouvellement
parvenus, et d’ajouter ce petit contingent, sans plus attendre, à ce que
l’on a retrouvé sur Petitot jusqu’à ce jour.

Il faut confesser tout cl’abord que cette richesse de l’Angleterre n’est
pas entièrement de bon aloi : un grand nombre des émaux que l’on y
conserve sous le nom de Petitot ne sont que des copies, ou même des
imitations dont la faiblesse éclate aux yeux. On ne se compromettrait
probablement pas en affirmant qu’un bon tiers de ceux qui figuraient
aux deux expositions de Kensington avaient usurpé le nom dont ils se
paraient. Nos voisins n’ayant pas, comme nous l’avons au Louvre, une
belle série de Petitots authentiques ouverte chaque jour à tout venant,
où chacun peut former son jugement par la comparaison, l’erreur est
plus facile, et de fait plus fréquente chez eux que chez nous; mais, en
revanche, des collections privées comme celles que possède l’aristocratie
britannique, où les objets précieux sont des héritages dès longtemps
gardés dans les mêmes familles, offrent des garanties particulières
d’authenticité. Tel était le caractère général des pièces exposées par
le duc de Cambridge, lord Gosford, lord Taunton, lord Fitz-IIardinge,
Miss Baring, Miss Burdett-Coutts, lord et lady Cremorne, M. IJolford,
M. Spencer, Mgr le duc d’Aumale; tel est surtout le cas des émaux
de Windsor. D’autres collections, entre lesquelles celle de M. John
Jones les efface toutes par son importance (elle compte soixante-douze

1. Catalogue of the spécial Exhibition of portrait miniatures on loan at the
South-Kensington-Muséum. June 186o, London. In-8° (304 pages, 3081 numéros. —
Préface signée : Sam. Reugrave).

xxii.

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