Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 1.1869

DOI issue:
Nr. 2
DOI article:
Lecoy de La Marche, Albert: L' Académie de France à Rome d'après la correspondance de ses directeurs, [1]: (1666 - 1792)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.21404#0147
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
no

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

cien maître de dessin du duc d’Orléans 1 et professeur à l’Académie
de peinture, nommé en 170/t à la place de Ilouasse, qui, rappelé à Paris
sur sa demande, y reprit ses anciennes fonctions, vacantes par le décès
de Gabriel Blanchard.

Dans les premières années de sa gestion, Poerson eut les mains com-
plètement liées. Les revers de la France continuaient d’avoir leur contre-
coup à Rome : il n’y avait plus d’argent pour l’Académie, et le directeur
dut plus d’une fois en avancer de sa bourse. Au milieu d’une ville et
d’une cour toutes dévouées aux Allemands, le nom français n’était plus
entouré de la même considération que par le passé. On avait affaire, en
outre, à un surintendant peu soucieux de la prospérité de l’école, puis-
qu’il y avait donné deux places à ses neveux, dont l’un, dessinateur
très-novice, se fit mettre en prison, et dont l’autre, l’abbé Hardouin,
ne s’occupait nullement d’art 2. Le nombre des pensionnaires était
retombé à quatre : il tomba bientôt à rien, et pendant six mois l’Aca-
démie n’exista plus que de nom. A cette époque, le directeur,
pour dissimuler l’abandon où il se trouvait, faisait dessiner et manger
dans le palais des jeunes gens du dehors 3. Mais son découragement était
profond : il était prêt à fuir de la ville ; il venait même de proposer à
Mansard un remède héroïque, qui n’était rien moins que la suppression
de l’établissement et son remplacement par un simple magasin, avec un
gardien. Ainsi donc, la création de Colbert allait périr, lorsque la mort
du surintendant fit mettre à la tête du service des Bâtiments du roi, avec
la qualité de directeur général, un administrateur courtisan, mais en même
temps amateur zélé, le duc d’Antin (1708). Celui-ci répondit immédiatement
à la proposition de Poerson en lui déclarant qu’il entendait maintenir
envers et contre tous, et même remettre dans sa splendeur première, une
institution aussi utile ; il lui ordonnait, en conséquence, de redoubler d’ac-
tivité. Stimulé par ce coup d’éperon , Poerson obéit, et le duc s’efforça
de tenir parole ; car, jusqu’au rétablissement de la paix, bien que le
manque de fonds mît de plus en plus en souffrance toutes les branches
de son administration, il ne voulut opérer sur le budget de Rome, déjà
trop réduit, aucun nouveau retranchement. Il arrêta un règlement con-
forme à celui de 1676, et envoya de Paris des étudiants capables, choisis,
selon la règle souvent oubliée, parmi les lauréats de l’Académie de pein-
ture. Aidé par l’abbé de Polignac, plus tard cardinal, et qui jouissait

1. Lettre du 28 décembre 1723.

2. Lettre du 21 juillet 1708.

3. Lettre du 28 septembre 1708.
 
Annotationen