Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 1.1869)

HOLBEIN

D’APRÈS SES DERNIERS HISTORIENS
HOLBEIN U ND SEINE ZE1T‘

PAR ALFRED WOLTMARN

e milieu dans lequel Holbein devait se
mouvoir désormais offrait plus d’un
contraste avec la société d’Augsbourg
et de Bâle. Conditions de la vie poli-
tique et conditions de la vie artiste,
tout était changé. Les distinctions entre
les différentes classes étaient plus tran-
chées qu’en Allemagne. Le peuple avait
des mœurs grossières; l’aristocratie, au
contraire, montrait une grande bien-
veillance pour les étrangers, et un goût,
sinon éclairé, du moins fort vif pour les
beaux-arts, qui, malgré la faveur dont ils jouissaient, ne prospéraient
guère, sauf peut-être l’architecture. « L’art, en Angleterre, dit M. Feudlet
de Conciles dans son excellente Elude sur l’histoire des arts en An-
gleterre 2, était au plus bas, ou plutôt n’existait point quand le roi

\. Voir le précédent numéro.

2. Causeries d’un curieux., liv. V, ch. vi, «l’Art sous Henri \III». Le même volume
contient un travail fort intéressant et fort substantiel sur l’artiste qui nous occupe.
M. Feuillet de Conches connaît admirablement Holbein; il a peut-être vu plus d’œuvres
de lui que n’importe quel critique de France ou d’Allemagne. II a ajouté à ses propres
observations les résultats des travaux anglais et allemands. 11 déclare que le livre de
M. Woltmann est fait de main de maître ; c’est aussi le jugement de M. R. Wornum ,
fin connaisseur, savant ingénieux, qui a traité le même sujet que M. Woltmann d’une
manière fort remarquable, quoique à un point de vue différent. Il appelle Holbein et
son temps un livre admirable. Dans un article de la Zeitschrift fur bildende Kunst
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