Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 2.1869

DOI issue:
Nr. 1
DOI article:
Lecoy de La Marche, Albert: L' Académie de France à Rome d'après la correspondance de ses directeurs, [4]: (1666 - 1792)
DOI Page / Citation link:
https://doi.org/10.11588/diglit.21405#0087
Overview
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
80

GAZETTE DES BEAUX-Ali'TS.

30 novembre 1747.

Le prince Borghèse ayant fait faire des dessins pour un petit par-
terre de sa belle maison de Frescati, le sieur Saussard, pour s’exercer,
fit quelques dessins. Le prince le sceut, demanda à les voir ; ils lui plu-
rent, et il me fit prier de permettre qu’il pût le mener audit Frescati,
qui est loin de Rome comme de Paris à Versailles. Comme ce n’est qu’une
promenade et que je croyois qu'il reviendroit le lendemain, je le laissai
aller. Mais lorsqu’il fut là, le prince l’engagea à donner ses ordres aux
jardiniers pour l’exécution de son dessin, et en mesme tems me fit prier
instamment de le laisser quelques jours... M. le cardinal de la Trémoille
sé chargea auprès de V. G. de ce qu’il pourroit y avoir d'irrégulier dans
le petit voyage du sieur Saussard. J’espère que cette petite relation ne
déplaira pas à V. G., puisque cela lui fera voir que l’on ne travaille pas
sans bruit dans cette Académie, les dessins du sieur Saussard ayant esté
préférés à ceux des meilleurs architectes qui soient dans Rome G

14 janvier 4718.

Je me confesse très redevable à V. G. de ce quelle a bien voulu me
marquer que je suis l’homme de France à qui il est le moins dû. C’est
monseigneur, un effet de la générosité de V. G. et en même tems de sa
justice et de la volonté quelle a de conserver son Académie dans Rome,
puisqu’elle n’ignore pas que je ne suis point (à mon grand regret) en
estât de faire aucune avance pour soutenir par moy même cette maison,
qui a failli manquer ces jours derniers, personne ne voulant plus me
faire crédit... Je me trouve sans équipage, forcé d’en louer et d’en em-
prunter, ce qui coûte beaucoup et ne fait pas le même honneur que si
V. G. avait la générosité de me procurer les moyens d’en remettre un
sur pied'2. 4

4. « Comme la beauté des jardins est parvenue en France à son dernier période,
répond d’Antin, offrez à M.le’prince Borghèse tout ce qui dépend de moy si les dessins
du sieur Saussard ne lui paroissoient pas assez beaux. »

- 2. Les lettres de Poerson, à cette époque, ne sont remplies que de plaintes sur le

vide de sa caisse; mais les finances de l’État étaient loin de s’améliorer, et le surinten-
dant ne lui répondait qu’en l’avertissant de ne plus compter sur des payements aussi
réguliers que par le passé (24 février 1718). Cependant, l’année suivante, la situation
parut un peu moins sombre, et d’Antin fit régler les comptes arriérés : « Si M. Law
s’en estait meslé plus tôt, dit-il, nous aurions évité bien des misères. »
 
Annotationen