LES
CHEFS-D’ŒUVRE DE L’ÉCOLE HOLLANDAISE
EXPOSÉS A AMSTERDAM EN 1872
I.
Ayant cle faire parcourir au lec-
teur cette magnifique exposition, je
voudrais qu’il me fût permis de
dire quelle est la société qui en a
pris l’initiative, et aussi d’expli-
quer la marche que j’entends
adopter, pour que cette étude soit
aussi claire que possible. Je récla-
merai donc un peu d’indulgence et
beaucoup de patience, car je sais
combien les véritables amateurs et
les artistes préfèrent la description
d’une œuvre de génie à toutes les
considérations personnelles, quelles
que puissent en être du reste la
valeur et l’opportunité. Mais si le lecteur veut me prêter quelque atten-
tion, peut-être n’en aura-t-il point regret, car la première partie tout au
moins de cette introduction contient beaucoup d’utiles enseignements.
11 y a une trentaine d’années, c’était en 18B9, quelques artistes hol-
landais, jaloux d’émanciper l’art de certaines tutelles qui pesaient bien
lourdement sur lui, se réunirent à Amsterdam.il ne leur fallut pas long-
temps pour s’entendre et pour tomber d’accord. La situation des artistes
était fort précaire; ils devaient passer sous les fourches caudines de
quelques grosamateurs qui, devenus les mécènes de la Hollande, s’étaient
CHEFS-D’ŒUVRE DE L’ÉCOLE HOLLANDAISE
EXPOSÉS A AMSTERDAM EN 1872
I.
Ayant cle faire parcourir au lec-
teur cette magnifique exposition, je
voudrais qu’il me fût permis de
dire quelle est la société qui en a
pris l’initiative, et aussi d’expli-
quer la marche que j’entends
adopter, pour que cette étude soit
aussi claire que possible. Je récla-
merai donc un peu d’indulgence et
beaucoup de patience, car je sais
combien les véritables amateurs et
les artistes préfèrent la description
d’une œuvre de génie à toutes les
considérations personnelles, quelles
que puissent en être du reste la
valeur et l’opportunité. Mais si le lecteur veut me prêter quelque atten-
tion, peut-être n’en aura-t-il point regret, car la première partie tout au
moins de cette introduction contient beaucoup d’utiles enseignements.
11 y a une trentaine d’années, c’était en 18B9, quelques artistes hol-
landais, jaloux d’émanciper l’art de certaines tutelles qui pesaient bien
lourdement sur lui, se réunirent à Amsterdam.il ne leur fallut pas long-
temps pour s’entendre et pour tomber d’accord. La situation des artistes
était fort précaire; ils devaient passer sous les fourches caudines de
quelques grosamateurs qui, devenus les mécènes de la Hollande, s’étaient