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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 6.1872

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Nr. 5
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Campori, Giuseppe: Faits et documents pour servir à l'histoire de Giovanni et Raphael Santi d'Urbino: tirés des archives de Mantoue
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https://doi.org/10.11588/diglit.21408#0366

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354

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

cré leurs travaux avec le zèle et l’amour qu’appelait la noblesse du
sujet. Et néanmoins, s’il est naturel d’accueillir avec empressement
tout fait nouveau qui vient s’ajouter au peu que l’on sait de la vie de
Giovanni, on ne doit pas en montrer moins pour les découvertes relatives
à son fds, fussent-elles d’une importance qui aurait paru secondaire ou
nulle, s’il s’agissait de tout autre ; rien de ce qui concerne un tel homme ne
peut être tenu pour inutile ou insignifiant. Nous sommes convaincu quil
reste encore des trouvailles du même genre à faire dans ces archives, aussi
riches en documents précieux, que rangées avec ordre ; car si, dans le
court espace de temps où il nous a été donné d’y puiser, nous avons pu
recueillir quelques épis, une pins abondante moisson est réservée, sans
doute, à des travailleurs plus habiles et plus patients.

Dans deux lettres d’Elisabeth de Gonzague, nous trouvons la nouvelle
de la mort de Giovanni Santi et l’indication de deux de ses ouvrages
laissés inachevés et qui sont probablement perdus. Cette jeune princesse,
fille du marquis Frédéric de Gonzague, et femme de Guidubaldo Ier,
duc d’Urbin, dignement célébrés plus tard par Bembo et Gastiglione,
écrivant à sa belle-sœur Isabelle d’Este, ajoute en posl-scriptum la nou-
velle de la mort de Santi, dans les termes suivants :

« Il y a vingt jours à peu près que Giovanni de Santi, peintre, est
sorti de cette vie présente, et est mort avec toute sa connaissance, et
dans les meilleurs sentiments; puisse Dieu, Notre-Seigneur, avoir
accordé à son âme le véritable pardon ! » Cette lettre écrite à Urbin, le
19 août l/i9/i, en même temps qu’elle confirme la date de la mort de ce
peintre, arrivée le premier jour d’août, nous fournit encore un vague
indice d’un épisode inconnu de sa vie, qu’éclaircira mieux un document
que nous allons rapporter tout à l’heure. En effet, cette annonce de la
mort de Santi adressée à la marquise de Mantoue nous fait présumer
qu’il était connu d’elle, parce que la renommée de ce peintre ne s’éten-
dait pas assez loin en dehors de l’Ombrie pour que la nouvelle d_e sa
mort méritât une mention spéciale. Giovanni devait être connu de la
marquise, non-seulement de nom, mais encore personnellement, et pour
avoir séjourné à Mantoue peu de temps avant sa mort; c’est ce que nous
croyons pouvoir déduire de la lettre suivante de la duchesse d’Urbin à
son frère le marquis de Mantoue. Nous la rapporterons en entier.

(c Au très-illustre prince et excm. seigneur, mon honoré frère,
M&r François de Gonzague, marquis de Mantoue.

« Très-illustre prince, excm. seigneur et honoré frère. Par la pré-
sente estafette, j’ai reçu la lettre de Y. Exc. à laquelle je réponds que
quand Giovanni de Santi était là-bas, quoiqu’il eut commencé le portrait
 
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