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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 6.1872

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Nr. 6
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Desprez, Louis: Lacroix, Paul, Vie militaire et religieuse au Moyen Âge et à l'époque de la Renaissance: [Rezension]
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https://doi.org/10.11588/diglit.21408#0540

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Clovis, par son baptême à Reims, après la victoire de Tolbiac, donnait la
France à l’Église. Plus tard cette même Église, par l’épée de Jeanne Darc,
sauvait la France et la rendait à elle-même. Entre ces deux points extrê-
mes de l’histoire du moyen âge, Charlemagne, Godefroi de Bouillon, saint
Louis, la chevalerie et les croisades viennent attester puissamment l’ac-
tion principale de la vie militaire en France.

L’aristocratie théocratique et l’aristocratie guerrière, issues à la fois
du baptême de Clovis, avaient établi un antagonisme entre la puis-
sance morale de la croix et la puissance matérielle du glaive. Mais
l’Église sut tirer de la féodalité, ce produit de la vie militaire, un frein
pour la modérer : elle créa la chevalerie, cette forme chrétienne de la
condition militaire. Les croisades opérèrent une diversion qui sauva l’Eu-
rope de ses propres fureurs et de la domination du Coran. Les déchire-
ments intérieurs cessèrent, les communes furent affranchies et le pouvoir
royal se releva pour décroître pendant la guerre de cent ans et se relever
de nouveau par l’intervention de la pucelle d’Orléans. On voit, par cette
rapide esquisse, combien fut important le rôle de la vie religieuse et
militaire au moyen âge.

La féodalité, les guerres et les armées, la marine, les croisades, la
chevalerie, les ordres militaires, la liturgie et les cérémonies, les papes,
le clergé séculier, les ordres religieux, les institutions charitables, les
pèlerinages, les hérésies, l’inquisition, les sépultures et les funérailles :
telles sont les principales divisions tlu livre de M. Paul Lacroix.

« Cet ouvrage, dit l’auteur dans l’Introduction, emprunte un intérêt
tout particulier aux circonstances dans lesquelles il se produit. La vieille
Europe est arrivée à une de ces heures solennelles où, divisée elle-même
et incertaine de sa marche, elle voit se poser devant elle le redoutable
problème de son avenir avec la nécessité absolue de le résoudre sans
retard. Quelle sera cette solution? Les émotions du présent ne nous enga-
gent-elles pas à reporter nos regards vers le passé qui rappelle tant de
grandeurs malgré tant d’inévitables misères, et qui, en nous découvrant
les origines de la société moderne, en nous faisant assister à sa naissance
et à ses progrès, nous donne l’explication de son état actuel au moment
critique où va s’opérer une transformation profonde, universelle? »

Comme ses aînés, le nouveau travail de M. Paul Lacroix est orné de
chromolithographies par M. F. Kellerhoven, dont la réputation n’est
plus à faire, et d’un grand nombre de gravures sur bois supérieures
encore pour le fini à celles des deux précédents volumes. Le lecteur,
par les spécimens qui figurent ici et qui sont dus à la bienveillante commu-
nication de la maison Didot, verra qu’il n’.v a aucune exagération dans nos
 
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