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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 14.1876

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Nr. 4
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Champfleury: Céramique: les cinq violins de faïence
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https://doi.org/10.11588/diglit.21842#0384

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358

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

hollandaise; aussi apporte-t-on dans la Flandre une grande importance
à enrichir son cabinet d’un violon; mais ils sont rares. On n’en compte
que cinq jusqu’ici : un troisième, trouvé par le compositeur Clapisson,
fait partie du Musée du Conservatoire de Paris; un quatrième, qui
appartient à M. Fétis, le l’ival en Belgique de M. Evenepoel ; enfin un
dernier, mis en lumière par le catalogue de la vente Van Romondt,
d’Utrecht L

A l’exception du violon de M. Fétis dont la reproduction fait défaut
à ce quintette, on a ici la série sous les yeux2 ; mais elle n’est pas pré-
sentée dans les mêmes conditions et l’importance que donne la charmante
eau-forte de M. Flameng à l’instrument Van Romondt change les condi-
tions du concours et fait trop facilement pencher la balance. J’essaie d’y
échapper et je ne doute pas que les esprits droits ne reconnaissent la
supériorité décorative de la pièce du Musée de Rouen.

Sur ce sujet on a répandu un certain nombre de fables. Les écrivains
spéciaux manquaient de renseignements précis sur l’atelier d’où sortaient
ces instruments, car j’imagine qu’ils appartenaient à la même fabrication.
L’insistance du peintre à représenter des scènes de danse et de musique
pourrait faire croire qu’un moment la mode fut de décerner un de ces
instruments aux compositeurs qui se faisaient le plus remarquer par leur
musique de menuets; mais ce n’est qu’une hypothèse à ajouter à celles
que j’ai émises ailleurs à propos des fameuses assiettes à ariettes des
fabriques de Rouen3. Fait singulier : ces pièces céramiques, sous l’émail
desquelles la musique joue un rôle important, sont aussi rares que bien
réussies et dans l’ordre des faïences presque impossibles à se procurer,
elles marchent avec les pièces de la fabrique d’Oiron.

Je ne traiterai pas du rôle que les violons de faïence peuvent jouer
dans un orchestre; ce n’est pas par la sonorité que brillent de semblables
instruments : leur véritable place est d’être accrochés aux murs d’un
musée; mais il ne faut pas oublier la finesse et l’esprit des décors.
Traités en camaïeu bleu, ces petits drames galants font penser aux dessi-
nateurs français employés par les Hollandais entre 1720 et 1750, mais
je n’affirme rien; d’ailleurs, sur l’élucidation de ces divers points de

Cette pièce a été acquise dernièrement, moyennant une somme assez ronde,
plus de 3,000 francs, par M. John Loudon, un amateur célèbre à La Haye par sa riche
collection de faïences hollandaises.

2. La Gazelle espérait pouvoir donner une reproduction du violon du Conservatoire;
l’absence du conservateur pendant les vacances, la restauration des bâtiments du Musée,
ont empêché le dessinateur, M. Goutzwiller, de prendre un croquis de la pièce.

3. Musée universel.
 
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