Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art (2.Pér. 13.1876)

600

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

productions, n’en possède même pas le modèle, line reste de ce bas-relief
qu’une photographie que nous reproduisons. L’œuvre avait peu d’accent,
et Carpeaux n’a pas dû prendre un plaisir extrême à modeler les per-
sonnages, généraux ou ministres en uniforme, qui assistent à la scène
sans s’apercevoir qu’Ahd-el-Kader se prosterne avec trop de conviction
devant Napoléon III. Nous n’attachons du reste qu’une médiocre impor-
tance à ce bas-relief, et nous ne le mentionnons que parce que l’œuvre
marque le commencement des relations de l’artiste avec le monde des

FEMME TENANT UN ENFANT.

Tuileries. Ces relations, on le sait, ont tenu une grande place dans sa
carrière.

A la suite du concours de 185A, Carpeaux partit pour Rome. Il y ar-
rivait à une heure intéressante, alors que notre école du Monte-Pincio,
touchée enfin du sens intime de l’art italien, cherchait à donner au
marbre plus de mouvement et de vie personnelle. Carpeaux n’avait pas
encore d’originalité, mais son intelligence comprit tout de suite le carac-
tère de l’évolution qui allait commencer. Il était fort impressionné par
les spectacles que Rome offrait à son étude. Il parcourut, le crayon à la
main, les églises, les musées, les rues. On ne sait pas assez une Carpeaux