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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 18.1878

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Nr. 4
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Darcel, Alfred: Le Moyen Âge et la Renaissance au Trocadéro, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22838#0590
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570

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Les émaux allemands, sans être abondants, ne sont pas rares dans les
collections.

La collection Basilewsky, par laquelle il faut toujours commencer,
en possède plusieurs : les apôtres de l’autel portatif dont la caisse est
également décorée de figures d’ivoire ; quaire plaques rectangulaires
représentant la parabole du maître de la vigne avec de longues inscrip-
tions ; deux des croix de consécration dont nous avons déjà parlé à
propos de l’orfèvrerie et enfin deux reliquaires phylactères en forme de
rosace, dont les scènes sont expliquées encore par des inscriptions.

M. Odiot possède également un de ces reliquaires de fabrication
allemande que nous publions. C’est une fort belle pièce à quatre lobes,
avec lentille centrale de cristal de roche.

M. Stein expose une plaque représentant la conversion de saint Paul,
qui est du xn° siècle par les costumes des soldats, et M. Victor Gay une
autre plaque où l’on voit le tau inscrit pour la demeure des Juifs.

Le Musée de Saint-Omer expose enfin une pièce d’une importance
exceptionnelle; un pied de croix, tige à section carrée sur un dôme, dont
nous avons eu à nous occuper lors de l’exposition de Lille, et que la
Gazette des Beaux-Arts a publiée (2e série, t. XI, p. 152).

A quel caractère reconnaît-on les émaux allemands? A un certain goût
dans le dessin et à la tonalité des émaux où le bleu-vert domine, tandis
que c’est le bleu-violet en France; enfin à la présence des inscriptions.
Les hommes qui dirigeaient les ateliers allemands devaient être des reli-
gieux beaucoup plus savants que nos artisans de Limoges; et ils aiment
à le montrer.

M. Victor Gay expose une petite plaque circulaire, qui figure deux
oiseaux adossés au milieu de rinceaux symétriques en partie réservés, en
partie émaillés, faisant saillie sur un fond doré, qu’il annonce comme
étant Hongrois, et du xnr siècle. C’est la première fois qu’il nous est
donné de voir une pièce de ce genre de fabrication, où le fond n’alïleure
pas l’émail, et M. Victor Gay a certainement d’excellentes raisons pour
justifier l’attribution qu’il donne à celle-ci.

L’Italie a aussi pratiqué l’émail champlevé, mais nous ne pouvons
lui concéder toutes les pièces que M. Victor Gay lui attribue.

Nous trouvons dans sa vitrine un mors de chappe, une petite plaque
carrée représentant un évêque, une plaque circulaire représentant la
Visitation, qui est une œuvre d’une finesse exquise, qu’il étiquette
comme provenant de l’Italie. Pour nous ces pièces sont françaises et
du xive siècle. Leur fabrication n’est que le développement de celle adoptée
pendant le vnr siècle.
 
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