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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 19.1879

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Havard, Henry: À propos de deux tableaux de Rembrandt, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22839#0057
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A PROPOS DE DEUX PORTRAITS DE REMBRANDT.

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Loon, alors peu fortunés et se disposant à partir pour les Indes. Cette
rencontre modifia les idées des deux jeunes patriciens. Leur alliance
était de celles qui ne se refusent guère. Agréés comme maris, ils
revinrent à Amsterdam, et Ton procéda à la liquidation de l’héritage Van
Winter et au partage des richesses artistiques, accumulées par le petit-
fils de Jacob MuhI.

11 fut alors dressé un inventaire de cette collection magnifique que
nos contemporains n’ont connue qu’après sa division. Cet inventaire,
qu’il serait si intéressant de connaître aujourd’hui, demeura pendant
bien des années entre les mains de M. Prœtorius, l’agent et l’ami de
la famille Six. Mon ami, le bibliophile Frédéric Muller, m’a dit l’avoir
revu depuis entre les mains de M. Six le père. 11 doit donc exister en-
core dans la famille, et ce serait rendre à l’art hollandais un véritable
service que d’en permettre la publication.

Après l’inventaire et l’estimation, on procéda au partage. Une partie
des tableaux fut attribuée à M. Six (le père du propriétaire actuel de la
galerie Six). Mais comme déjà, par héritage, il possédait deux Rem-
brandt, justement célèbres, il abandonna à son beau-frère les deux
chefs-d’œuvre du vieux maître qui étaient l’honneur de la collection Van
Winter ; par contre, et peut-être comme compensation, il reçut le fameux
commerce de grains, qui, en dépit de la poésie, avait été la source de
toute cette fortune. Quant à M. Van Loon il eut, pour sa part, des pro-
priétés, de l’argent et les tableaux merveilleux qui, pieusement conser-
vés par sa veuve, ont constitué le cabinet de la douairière Van Loon.

C’est seulement de cette dernière collection qu’il nous faut parler au-
jourd’hui. Tous ceux qui ont passé par Amsterdam depuis cinquante
ans lui ont rendu visite. Elle était l’objet d’un pèlerinage en quelque
sorte obligé pour tous les étrangers à qui l’art hollandais est cher. Le
nombre de tableaux qui la composaient n’avait rien d’excessif, mais tous
étaient d’une qualité exquise. J’ai dit la bienveillante hospitalité avec
laquelle les visiteurs étaient accueillis ; il me faut ajouter que deux fois,
à cinq années d’intervalle, en 1867 et en 1872, Mme Van Loon voulut bien
se dessaisir de la fleur de ses trésors, et prêter ses plus beaux tableaux
pour une exposition publique.

J’ai décrit ici même celles de ces belles œuvres qui figurèrent à la
seconde de ces expositions. C’étaient : un admirable Paysage avec bestiaux
d’Albert Cuyp, L’Etape de Wouverman, l’une des plus vaste toiles de ce
maître précieux et l’un de ses chefs-d’œuvre. C’étaient le Courrier de
Johannes Verkolje, l’ouvrage le plus fin peut-être qu’ait produit un pin-
ceau hollandais ; Le Chariot à foin de Lingelbach; des Fruits de Van
 
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