DOI issue:
Nr. 2
DOI article:Yriarte, Charles: Les arts à la cour des Malatesta au quinzième siècle, 2: 1400 - 1468
DOI Page / Citation link:https://doi.org/10.11588/diglit.22839#0147
LES ARTS A LY COUR DES MALATESTA AU XVe SIÈCLE. 139
comment l’œuvre resta inachevée et quelles dispositions architecturales
l’Alberti devait prendre pour son achèvement.
De T/iA7 à 1A50 il n’y pas eut d’interruption dans les travaux, mais
au commencement de cette dernière année, le pape Nicolas V ordonna un
grand jubilé, et Sigismond, voulant à tout prix inaugurer le monument
et y célébrer la messe pour la première fois, ordonna à l’Alberti de faire
faire une couverture provisoire et d’achever la décoration des chapelles.
Ceux-là seuls qui pénètrent dans l’intérieur, possédant l’entente des
choses architecturales, comprennent que la disposition générale du plan
de l’Alberti appelait un autre parti que celui qui existe ; et ils déduisent
de là le fait de cette suspension des travaux. Le caractère provisoire
ne se dénonce visiblement qu’à l’extérieur, où on ne prit même pas la
peine de le dissimuler, laissant les travaux au point où ils se trouvaient
le jour où on prit la résolution. La vue extérieure du monument montre
les assises en attente et le pignon primitif qui surgit derrière l’enve-
loppe de marbre.
On serait réduit à faire des conjectures sur la forme définitive du
monument si, en cette même année 1A50, Sigismond n’eût fait exécuter
par Matteo da Pasti la médaille commémorative de l’inauguration du
temple. Elle figure dans de nombreuses collections; le cabinet de la Bi-
bliothèque nationale en possède un superbe spécimen en argent. Elle
porte d’un côté le buste du seigneur de Rimini avec la légende :
Sigismundus Pandulfus Malatesla. Pan. F. et, de l’autre, le monu-
ment lui-même, achevé et couronné de son dôme.
il existe un autre document qui est le commentaire de la médaille,
c’est la lettre dont nous avons parlé, adressée de Rome à Matteo da
Pasti par l’architecte lui-même 1, où il discute son projet, le défend et
conclut à ce que Matteo ne change rien aux dessins qu’il lui a envoyés.
Au point de vue de notre travail, c’est là un point d’appui incompa-
rable; en effet, le document nous éclaire sur bien des points; il affirme
la présence de l’Alberti à Rome pendant l’exécution du monument de
Rimini; il montre que Matteo le médaillêpr était véritablement le proto-
maestro de l’édifice; enfin il nous fixe à jamais sur la forme que devait
affecter un monument dont le plan, déjà donné, mais modifié, approprié,
n’appelait pas fatalement telle ou telle forme de toiture, comme une
\. Grâce aux indications de M. Milanesi, nous avons trouvé ces jours passés à Flo-
rence une lettre de Matteo da Pasti à Sigismond sur le même sujet, et une autre do
Giovane de Maestro Al vise qui devait être l’appareüleur.
comment l’œuvre resta inachevée et quelles dispositions architecturales
l’Alberti devait prendre pour son achèvement.
De T/iA7 à 1A50 il n’y pas eut d’interruption dans les travaux, mais
au commencement de cette dernière année, le pape Nicolas V ordonna un
grand jubilé, et Sigismond, voulant à tout prix inaugurer le monument
et y célébrer la messe pour la première fois, ordonna à l’Alberti de faire
faire une couverture provisoire et d’achever la décoration des chapelles.
Ceux-là seuls qui pénètrent dans l’intérieur, possédant l’entente des
choses architecturales, comprennent que la disposition générale du plan
de l’Alberti appelait un autre parti que celui qui existe ; et ils déduisent
de là le fait de cette suspension des travaux. Le caractère provisoire
ne se dénonce visiblement qu’à l’extérieur, où on ne prit même pas la
peine de le dissimuler, laissant les travaux au point où ils se trouvaient
le jour où on prit la résolution. La vue extérieure du monument montre
les assises en attente et le pignon primitif qui surgit derrière l’enve-
loppe de marbre.
On serait réduit à faire des conjectures sur la forme définitive du
monument si, en cette même année 1A50, Sigismond n’eût fait exécuter
par Matteo da Pasti la médaille commémorative de l’inauguration du
temple. Elle figure dans de nombreuses collections; le cabinet de la Bi-
bliothèque nationale en possède un superbe spécimen en argent. Elle
porte d’un côté le buste du seigneur de Rimini avec la légende :
Sigismundus Pandulfus Malatesla. Pan. F. et, de l’autre, le monu-
ment lui-même, achevé et couronné de son dôme.
il existe un autre document qui est le commentaire de la médaille,
c’est la lettre dont nous avons parlé, adressée de Rome à Matteo da
Pasti par l’architecte lui-même 1, où il discute son projet, le défend et
conclut à ce que Matteo ne change rien aux dessins qu’il lui a envoyés.
Au point de vue de notre travail, c’est là un point d’appui incompa-
rable; en effet, le document nous éclaire sur bien des points; il affirme
la présence de l’Alberti à Rome pendant l’exécution du monument de
Rimini; il montre que Matteo le médaillêpr était véritablement le proto-
maestro de l’édifice; enfin il nous fixe à jamais sur la forme que devait
affecter un monument dont le plan, déjà donné, mais modifié, approprié,
n’appelait pas fatalement telle ou telle forme de toiture, comme une
\. Grâce aux indications de M. Milanesi, nous avons trouvé ces jours passés à Flo-
rence une lettre de Matteo da Pasti à Sigismond sur le même sujet, et une autre do
Giovane de Maestro Al vise qui devait être l’appareüleur.