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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 1
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0010
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

dans le temps que dans l’espace. Que ce soit un édilice ou un musée,
une galerie privée ou la vente d’une collection importante, une exposi-
tion archéologique ou un salon d’œuvres récentes, l’étude d’une œuvre
unique ou la biographie et l’œuvre entier d’un architecte, d’un sculp-
teur, d’un peintre ou d’un graveur, à quelque époque et à quelque
nationalité qu’ils appartiennent, les sujets ne lui manqueront jamais.
Les uns se produisent incessamment à l’état d’actualités, et ceux qui
ont été indiqués ou même traités se renouvellent, grâce aux décou-
vertes de l’érudition et aux discussions de la critique. On n’y a pour-
tant traité que — très incidemment une nature de sujets intéressants :
les richesses artistiques d’une ville, prises dans leur ensemble et dans les
variétés de son caractère personnel.

A coup sûr, la ville de Sens, l’antique Agendicum, est bien connue,
et l’on en a beaucoup parlé. En dehors même des ouvrages particulière-
ment locaux, comme ceux de Tarbé, de Victor Petit et de MM. Quantin
et Gustave Julliot, il en est question, et de la façon la plus curieuse, dans
plus d’un livre. Le Voyage littéraire des deux religieux bénédictins
Dom Martène et Dom Durand, publié en 1717 ; le Voyage dans le dépar-
tement de l'Yonne, de Joseph Lavallée, publié en 1795; le Voyage dans
les départements du midi de la France, de Millin, publié en 1807 ; le
volume du Congrès archéologique tenu à Sens en 1847 ; le Bulletin de
la Société archéologique de Sens, fondée en 1844; le récent Voyage en
Bourgogne de M. Montégut ; bien d’autres livres encore en ont parlé,
mais on y peut toujours revenir.

La ville en elle-même n’a rien de bien particulier. Quoiqu’il soit
l’œuvre de Boffrand, le pont, encore en dos d’âne, qui va de 1 île ou
faubourg d’Yonne à la ville, ne vaut que par le paysage, agréablement
modéré. Les promenades sont plantées de beaux arbres ; les rues sont
propres et toujours arrosées par des ruisseaux, qu’on n’arrête que pen-
dant les heures du marché. Sur la place Montés, l’ancienne place d’un
cloître, ainsi nommée en l’honneur d’un chef gaulois cité par César,
— il est vrai qu’à Sens aussi la petite rue des Quatre-Vents a été bap-
tisée du nom derueBrennus, — il y aune bonne statue en bronze, par
M. Droz, du grand chimiste Thénard. Mais il y a peu de maisons
anciennes. Celle de la rue du Tambour-d’Argent n’a qu’un débris de son
élégante décoration extérieure à pilastres cannelés du temps des Valois,
et deux cartels y portent de belles devises; l’une grecque : oko ç cpfXoç,
oixoç api<rro5, — maison amie, maison très bonne ; — l’autre latine :
Unus Deus, peures amici, — un seul Dieu et plusieurs amis. Il n’y a plus
d’autres maisons de bois que les deux qui se trouvent côte à côte au
 
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