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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Mantz, Paul: Adrien Brauwer, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0048
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

h 2

pas compris toute l’importance. Nous pouvons dire aujourd’hui que,
dans ses colorations claires, au milieu desquelles éclate le rouge de
l’habit du jeune dormeur, cette peinture est tout à fait une peinture
flamande. 11 ne s’agit ici ni de Harlem ni d’Amsterdam, ni de Frans
Fais ni de Rembrandt. Et précisément Burger a formulé, à propos de
ce petit personnage (c’est celui qui est gravé entête de la monographie
de Brauwer dans XHistoire des peintres), une remarque bien significa-
tive : « Teniers, écrit-il, a copié absolument ce Dormeur dans un de
ses tableaux du Musée de Dresde1. »

11 y avait d’autres Brauwer chez M. Suermondt. D’abord une Rixe
dans un cabaret, sujet que l’artiste a traité plusieurs fois et toujours avec
une verve extraordinaire. Nous avons déjà vu à Munich une querelle
semblable. Un buveur, fort excité, se prépare à frapper avec un pot un
de ses camarades, qui va lui répondre par un furieux coup de poing en
plein visage. Ici encore des notes bleues, des notes rouges qui ne sont
pas hollandaises le moins du monde. Il y avait enfin, chez M. Suer-
mondt, une Danse de paysans, conçue à la flamande. Cette opinion était
celle de Burger :.« La composition, écrivait-il, rappelle le style du vieux
Breughel. » Ce détail n’est pas indifférent pour l’étude des origines de
Brauwer.

Dans ce travail sur un maître difficile à classer, nous utilisons nos
souvenirs personnels et nos impressions les plus récentes; mais nous ne
nous dissimulons pas le caractère incomplet de nos recherches. Nous
n’avons pas vu tous les musées, et, même dans les collections que nous
avons jadis étudiées, il y a des Brauwer dont nous n’avons pas conservé
un souvenir suffisamment net, non que ces œuvres soient secondaires,
mais peut-être parce que l’heure de les comprendre n’était pas venue,
parce que la conjonction des astres ne s’opère qu’au moment fatidique.
II faudrait, nous le savons, entreprendre aujourd’hui un nouveau
voyage en Europe au bénéfice exclusif de Brauwer. Mais la Providence
est sévère pour ceux qui voudraient s’instruire. Que demandons-nous?
Peu de chose. Cent ans pour étudier; cinquante ans pour écrire. 11 est
vraisemblable que ce minimum nous sera refusé.

Des amis viennent à notre aide. M. Louis Gonse nous parle de deux
tableaux ovales qu’il a vus dans la galerie Lichtenstein, à Vienne, et
qui représentent en buste, et formant pendant, deux vieux buveurs
avec les attributs ordinaires qui sont pour les gens de leur caste comme
une inévitable armoirie. Ces peintures, où se trouvent les deux initiales

4. Galerie Suermondt. Bruxelles, 4 860, p. 44.
 
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