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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 2
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Lenormant, François: Deux nouveautés archéologiques de la Campanie, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0120
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112

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

Rien de plus instructif que la comparaison de ces deux vases et de
quelques autres analogues, aussi manifestement d’importation athé-
nienne1, avec les vases des styles de Nola et de Gapoue, trouvés dans les
mêmes tombeaux. Leur contraste est une réfutation parfaite de la théorie
de Gustave Kramer et d’Otto Jalin, déjà combattue avec tant de science
ici même par M. le baron de Witte, théorie d’après laquelle tous les
vases à figures rouges, à part ceux de l’Apulie à la dernière époque,
auraient été des produits des fabriques d’Athènes, répandus par le
commerce dans les diverses parties du monde méditerranéen. Des pro-
duits aussi différents de faire et de style ne peuvent en aucune façon
être sortis de la même source, et, en les voyant côte à côte, on se con-
vainc de plus en plus de la réalité de l’existence des fabriques locales
grecques en Campanie. Ici la conviction est d’autant plus certaine et plus
facile que précisément, de tous les vases peints de l’Italie à la belle
époque, ceux de Nola sont ceux qui, par leur technique, leurs formes
caractéristiques et surtout la qualité exceptionnelle de leur vernis,
restent le plus sans analogues dans la Grèce proprement dite. Au reste,
lorsque l’on étudie un peu attentivement les trouvailles des localités
riches en vases peints, on arrive toujours à constater simultanément
ces deux faits, aussi incontestables l’un que l’autre et qui n’ont rien de
nécessairement contradictoire entre eux : l’existence d’un certain nombre
de fabriques locales bien caractérisées en Étrurie, en Campanie, dans la
Grande-Grèce et dans la Sicile; la présence, dans les lieux mêmes qui
étaient le siège de ces fabrications, d’un certain nombre de vases de
provenance sûrement étrangère, apportés par le commerce. C’est ainsi
que l’on ne rencontre pas seulement des vases d’Athènes et d’autres
localités de la Grèce en Étrurie et en Campanie, mais des vases de
Cumes à Athènes (le fait a été signalé par M. 0. Rayet), des vases de
Nola à Vulci et des vases de Vulci à Nola. Tout dernièrement encore je
notais, au musée provincial de Bari, un lécythos de Locres découvert a
Gnatia et un gobelet de Nola découvert à Ruvo ; dans la collection Jatta,
à Ruvo, plusieurs petits vases athéniens à ornements dorés, tirés des
sépultures des anciens Rubastins.

Après les beaux vases à figures rouges, les fouilles de Suessula nous
offrent ceux de la décadence, dans le décor desquels le blanc tient une
grande place, tout à fait pareils à ceux de Cupoue2. On y remarque de

t. On a même trouvé à Suessula quelques-uns de ces petits lécythos athéniens h
peintures noires, de la fabrication la plus commune et la plus grossière, dont Aristo-
phane fait le type de la poterie vulgaire et à bon marché.

2. Ce sont ces vases que les scavatori et les marchands de Naples désignent par
 
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