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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 2
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0162
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152

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

d’abord l’archer, porteur d’un carquois et décochant sa flèche contre un
tigre qui se jette sur un homme à terre peu protégé par son bouclier ;
ensuite le piquier} qui va enfoncer son épieu dans le poitrail d’un lion
sur lequel un chien se précipite. Le troisième sujet est un cavalier au
galop se l’etournant contre une panthère qui saute la tète en bas et
contre un lion qui court au-dessus; un autre lion court à toute vitesse
sous les jambes du cheval. Le tout ne manque pas de mouvement, mais
le travail est assez sommaire. La hauteur est de 0m,088; celle du cercle
mouluré supérieur, de 0m,0:l7; le diamètre extérieur a 0m,130.

L’objet a dû être employé soit comme pyxide, soit comme reliquaire,
mais il n’est pas certain qu’il ait été originairement une boîte. Beaucoup
d’ivoires, même de cristaux taillés, viennent de ces sièges luxueux,
d’abord impériaux et consulaires, ensuite épiscopaux, dont la dernière
trace se voit dans les trônes sur lesquels l’école byzantine et les pre-
miers peintres italiens ont assis la Vierge glorieuse. Notre boîte pour-
rait bien avoir fait partie d’un montant rond, composé d’une série d’an-
neaux d’ivoire montés et retenus sur une tige centrale ; beaucoup des
montants de ces sièges sont évidemment composés de morceaux ainsi
assemblés.

Un monument bien autrement important est la « boiste ou capse
d’ivoire sur bois, remplie tout autour de figures en demy relief, haulte,
avec son couvercle, d’environ un pied, et de figure ronde et douze
angles », qui, d’après l’inventaire, ne contenait autrefois pas moins
de vingt-sept bourses et sachets remplis de reliques. Il est heureux
quelle se soit conservée, car la description n’en dit vraiment pas assez,
et c’est une des pièces les plus précieuses du trésor.

Du temps de Millin, chaque cadre, sauf les longs triangles allongés
qui s’assemblent en toit pyramidal, avait une inscription grecque « d’une
encre devenue rougeâtre », dont il ne reste plus aujourd’hui aucune
trace; mais leur présence n’est pas nécessaire à l’attribution d’ori-
gine. C’est bien évidemment un travail de Constantinople, où se
mêlent l’influence et le souvenir de la sculpture antique avec l’introduc-
tion du style de l’Orient dans la partie ornementale.

Chacune des plaques se compose de deux sujets superposés, dont
la suite se développe circulairement, et dont les sujets se rapportent à
deux histoires. Le rang d’en bas se rapporte à David, d’après le Livre
des Juges, le rang d’en haut à Joseph, d’après la Genèse, et chaque
plaque carrée est terminée en haut par un tympan cintré, avec des ani-
maux et des oiseaux.

Ce beau coffret, dont les sujets sont traités avec la simplicité sculp-
 
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