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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 2
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Montaiglon, Anatole de: Antiquités et curiosités de la ville de Sens, [2]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0166
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156

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

coquille, ils sont à la fois plus simples et plus énigmatiques. 11 est pro-
bable qu’ils doivent aller un par un avec les sujets inférieurs ; mais avec
lequel? Le plus beau (Gazelle, XIX, 127), où est un jeune homme cou-
ronné par l’ange et monté sur un char dont les quatre chevaux
s’écartent symétriquement comme dans un fronton, est certainement le
triomphe et comme l’apothéose de Joseph; mais, au-dessus du sujet où
Joseph descend de son char pour embrasser son vieux père, il y a en
haut un homme qui en frappe un autre; celui-ci est comme à terre, sur
le dos d’un animal aussi à terre qui semble un âne à longues oreilles.
La vie du patriarche Joseph, écrite en grec par Philon, Hébreu, et tra-
duite en latin par l’ietro Francesco Zino, à Venise, en 1574, est
là-dessus aussi muette que la Bible et le Guide de la Peinture. Il n’y a
rien de pareil parmi les sujets de Joseph du Siège épiscopal deRavenne.
11 faudrait voir s’il y a quelque chose d’analogue dans l’histoire de
Joseph représentée au xme siècle dans les sculptures du portail
d’Auxerre ou dans la verrière peinte à Rouen par Clément de Chartres.
Est-ce un autre exploit de David? Est-ce un tout autre sujet, par
exemple Moïse et l’Égyptien, ou Samson armé de la mâchoire d’âne? La
description et la discussion de ces sujets triangulaires demanderaient
d’autant plus la présence de dessins complets que la plupart pourraient
bien rester sans explication.

J’ajouterai qu’entre la boîte elle-même et le couvercle il y a une
bande de cuivre émaillée, de dix morceaux seulement parce qu’elle est
interrompue aux deux plaques de fermeture; mais c’est un ajoutage
non seulement postérieur, mais probablement moderne et très malheu-
reux. Ce n’est nullement un émail byzantin ; il est absolument occiden-
tal, et il doit avoir été coupé en plein dessin dans la bordure d’une
grande châsse.

Ajoutons que, dans son état actuel, les plaques de cette belle ciste
sont grossièrement collées à la colle forte sur un bâtis de bois, et que le
couvercle est couronné par une pomme de menuiserie du plus déplo-
rable effet. Il serait facile de supprimer la bande d’émail, et, sans tenter
aucune restauration et en n’employant qu’un assemblage de tiges de
métal très étroites et plates, sans aucune moulure, de remonter le cof-
fret sans le doubler et sans mettre rien au sommet, sauf tout au plus
un anneau pour soulever le couvercle. Autrefois il était certainement
monté, peut-être avec des baguettes d’ivoire assemblées qui formaient
cadre autour de toutes les plaques et qui se seront perdues, car il n’est
pas probable que les marques numérales nécessaires pour la mise en
place aient été, à l’origine, visibles comme elles le sont aujourd’hui. Il
 
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