Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

DOI Heft:
Nr. 2
DOI Artikel:
Gonse, Louis: Les dernières oeuvres de William Unger
DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0194
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
LES DERNIÈRES ŒUVRES DE WILLIAM UNGER.

183

l’honorable et sympathique surintendant des beaux-arts de l’empire,
M. le comte de Crenneville; entraînée plutôt que contrariée par l’ex-
pansion magnifique du Geographischen Militar-Inslilut, dont les travaux
héliographiques l’emportent certainement sur tout ce qui se fait ailleurs,
même chez nous, qui nous faisons cependant honneur de gens bien
habiles. Le recueil des eaux-fortes de M. Unger, édité par M. Sijthoff,
est là pour témoigner de ce grand courant de production. Celles-ci
valent non seulement par leur mérite propre, mais aussi par la façon
dont elles sont présentées. Grasses ou sèches, brillantes ou mates, noires
ou blondes, puissantes ou légères, sourdes ou vibrantes, leurs tona-
lités sont voulues. C’est ce qu’a toujours poursuivi notre illustre aqua-
fortiste, M. Jules Jacquemart, un maître hors page; c’est ce que cherche
très visiblement M. Unger.

Cette seconde partie des Œuvres de William Unger comprend
70 numéros. Plus variée peut-être que la première, elle embrasse tous
les styles et toutes les époques, mais particulièrement l’art contemporain
et le genre proprement dit. Le défilé des maîtres modernes de l’Alle-
magne est complet : Menzel, Lenbach, Makart, Kaulbach, Richter,
Schreyer,Gebhardt, Munkacsy, Pettenkofen, Passini, Nettel, etc.,passent
sous la pointe enthousiaste de M. Unger.

Ce qui charme précisément dans le talent de M. Unger, ce qui en-
traîne, c’est cette ardeur qui ne se.dément pas, qui même semble croître,
cette conviction vigoureuse, quelquefois un peu lourde, qui marque
chaque interprétation d’une sorte d’autorité; c’est aussi cette grande
liberté du travail qui s’approprie aux maîtres les plus differents, cette
chaleur de pointe qui s’est allumée au contact de Rembrandt et répand
sur toute l’œuvre du graveur viennois de profondes et lumineuses
clartés.

Nous eussions voulu accompagner notre travail d’une de ces scènes
de genre où se révèle si bien la souplesse de talent de M. Unger, par
exemple, l'Attelage vainque deM. Schreyer ou l’Honneur vengé de M. d’An-
geli; nous nous sommes cependant fixé au Portrait de Richard Wagner,
d’après Lenbach, en raison du mérite de l’œuvre, de labeautéde la repro-
duction et de la célébrité du personnage représenté.

Nous n’avons pas à louer le talent de M. Lenbach. On n’a pas
oublié sans doute l’admirable Portrait de Dollinger qui figurait au
Champ de Mars en 1878. Le portrait de Wagner est plus célèbre encore
dans l’œuvre de M. Lenbach. C’est un morceau d’une puissance extraor-
dinaire, idéalisé et un peu adouci dans les accentuations anguleuses du
modèle, mais cependant d’une vérité saisissante. Comme le fait remar-
 
Annotationen