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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Clément de Ris, Louis: Musée impérial de l'Ermitage à Saint-Pétersbourg, 5: musées du Nord
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0280
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LE MUSÉE DE L’ERMITAGE A SAINT-PÉTERSBOURG. 267

le second des trois frères; et ce document, en confirmant le titre de
peintre de bambochades que lui donne le manuscrit de l’École des beaux-
arts, permettrait de lui attribuer d’une manière certaine ces tableaux
d’intérieur ou ces vues de fermes que l’on rencontre fréquemment.
Louis Lenain serait donc Fauteur du tableau de la collection Lacaze
(n° 227) et de celui de la collection Saint-Albin1 dont l’attribution était
douteuse jusqu’à ce jour. Quant à la fameuse Forge du Louvre (n° 375),
je doute qu’il soit du même peintre que le Bénédicité de l’Ermitage. J’y
verrais plutôt une œuvre d’Antoine, également surnommé peintre de
bambochades, c’est-à-dire de sujets vulgaires et familiers. On comprend
avec quelle réserve je hasarde cette attribution.

Une Famille de paysans est traitée dans ces tons gris monochromes
et plâtreux dont la Charrette, de la collection Saint-Albin, reste le plus
remarquable spécimen; mais je ne puis y voir la même main que dans
le Bénédicité.

La Chambre de la grand’mère est incontestablement le meilleur des
trois Lenain de l’Ermitage. Dans une chambre de chaumière, une vieille
femme est assise de profil, regardant à droite. Auprès d’elle, une jeune
femme, également assise, soutient une petite fille dans ses bras. En face
de ces deux figures, une autre petite fille assise sur une chaise basse;
auprès d’elle, un chien. A gauche, une troisième jeune fille debout. Près
de la porte, trois boys} dont un joue de la flûte. Un quatrième entre par
la porte ouverte. Sous la chaise de la vieille femme, un chat endormi. La
composition s’éclaire de gauche à droite par la lumière venant d’une

celles de Saint-Pétersbourg; mais, autant que j’ai pu recueillir mes souvenirs, l’exé-
cution diffère. Celle du Bénédicité do M. Eug. Hamot a une fermeté, une précision,
un modelé qui, vu la dimension extrêmement restreinte, font penser à Ilolbein et à
François Clouet. L’exécution du Bénédicité de l’Ermitage, tout excellente qu’elle soit,
ne vaut pas celle de ce petit chef-d’œuvre, ce que je connais de plus remarquable des
Lenain. Le tableautin de M. Hamot a-t-il été exécuté par Antoine ou par Mathieu, et celui
de l'Ermitage par Louis? Louis exécutait-il d’une façon plus précise? et modifiait-il sa
manière selon la dimension des toiles qu’il avait à remplir? Je ne me charge ni de
résoudre ces questions ni de débrouiller les contradictions résultant de cette note
môme. Avant tout, je tiens à être sincère. Enfin il me semble impossible de ne pas être
frappé de la similitude qui existe entre la touche du Bénédicité de M. llamot et celle
de la Procession dans l’intérieur d’une église du Musée du Louvre, toujours attribuée
très justement, suivant moi, bien que sous une forme dubitative, à Lenain.

Consulter l’article consacré aux frères Lenain par M. J. J.Guiffrey dans le tome III
des Nouvelles archives de l’art français. C’est le document le plus complet et le
plus intéressant sur ces mystérieux artistes.

G Ce tableau est daté de 1647. 11 a été légué au Musée du Louvre par son pro-
prietaire au mois de novembre 1879.
 
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