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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Gruyer, Gustave: L' Église votive à Vienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0288
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275

L’ÉGLISE VOTIVE A VIENNE,

historiques, les réflexions élevées, les jugements sur les hommes et sur les choses.

Le nom de M. Thausing n’est pas inconnu aux lecteurs de la Gazelle. Ici môme,
M. Thausing a publié autrefois (juillet et août 1870) un intéressant travail sur la collec-
tion Albertine, dont il est le conservateur. Enfin, sans parler de diverses études sur
l’art du xve et du xvie siècle en Allemagne et en Italie, il a écrit sur Albert Durer un
ouvrage définitif, qui ne sera point surpassé, et qui a sa place marquée dans les
bibliothèques de tous les amateurs éclairés.

Le volume consacré à l’Église Votive de Vienne est de nature à intéresser, par ses
illustrations, l’homme du monde aussi bien que l’architecte. En tête se trouve une gra-
vure au burin représentant l’archiduc Maximilien debout, tenant le plan de l'église.
Trois eaux-fortes nous montrent la façade, un des côtés extérieurs et l’intérieur de
l’édifice. Grâce à un nombre considérable de bois excellents, on peut juger de l’orne-
mentation du monument : ici, c’e»t le maître-autel en forme de ciborium, avec ses
colonnes de granit, ses émaux, ses mosaïques, son retable en bronze doré et son élé-
gant baldaquin ; là, c’est la chaire, dont la disposition rappelle les chaires italiennes
du xuic siècle; ailleurs, nous rencontrons les beaux anges qui avoisinent l’orgue, les
Vertus cardinales qui décorent la voûte du ciborium, les demi-figures do prophètes,
de sibylles et d'apôtres qui, du haut des voûtes de l’édifice, regardent les fidèles. On
n’a pas omis de reproduire les principaux bas-reliefs et certaines statues, les candé-
labres, les grilles des chapelles, les dessins du pavement, plusieurs chapiteaux et quel-
ques clefs de voûte. Mais ce qui attire surtout l’attention, ce sont les vitraux, dont
les sujets sont traités avec un rare mérite. N’y a-t-il pas un sentiment religieux très
réel et une incontestable beauté dans les figures du vitrail qui a été donné par les
ouvrières de la fabrique de cigares, et qui représente la Vierge et saint Joseph auprès
du berceau de l’Enfant Jésus, — dans l'Adoration des Mages, exécutée aux frais de la
Société instituée pour le développement de l’art à Vienne, — dans le Saint Sëverin
couver lissant les peuplades germaniques? Comment ne pas admirer les gracieuses
compositions où apparaissent les membres de la famille impériale, celles, notamment,
où l’on voit l’empereur et l’impératrice agenouillés devant le Sauveur, qui les bénit; —
les enfants de François-Joseph etd’Éiisabeth adorant l’Enfant Jésus sur les genoux de ia
Vierge; — Maximilien invitant les divers peuples de la monarchie, représentés par
huit jeunes filles, à concourir à la construction de l’église; — l’archiduc Charles-Louis
avec sa propre famille; — l’archiduc François-Charles avec l’archiduchesse Sophie ; —
enfin, le prince Louis-Viclor, tous accompagnés de leurs patrons et agenouillés aux
pieds de Jésus, qu’ils adorent dans un profond recueillement? On ne saurait mieux
grouper les personnages et combiner le réel avec l’idéal.

Après avuir loué l’illustration du volume de M. Thausing, il serait injuste de ne
pas louer le texte lui-même. Il est plein de renseignements bons à retenir. Nous en
emprunterons quelques-uns pour retracer brièvement l’histoire de l’Église Votive.

L’Église Votive est le résultat d’un concours. Parmi les soixante-quinze projets pré-
sentés au comité, on préféra celui d’un jeune homme de vingt-sept ans, M. Henri
Ferstel, qui a fourni depuis lors mainte autre preuve de son mérite éminent. Il s’agis-
sait de construire un édifice gothique. M. Ferstel prit pour types les monuments fran-
çais de la fin du xixi° et du commencement du xiv“ siècle, surtout les deux chefs-
d'œuvre du style ogival fleuri : Saint-Urbain, de Troyes, et Saint-Ouen, de Rouen.
Mais ce que l'on no saurait assez louer, et ce qui lui appartient bien en propre, c’est la
clarté de l’ordonnance, c’est la justesse ot l’élégance des proportions, c’est l’aspect
 
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