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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 3
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Gruyer, Gustave: L' Église votive à Vienne
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0289

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276 GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

grandiose et pittoresque de d’intérieur, du monument. Nous ne croyons pas exprimer
un éloge exagéré en disant que l’Église Yûtive est la plus belle, la plus complète imi-
tation moderne de l’art gothique à son point de perfection. Tous ceux qui l’ont vue,
et nos compatriotes ne font pas exception, sont unanimes à cet égard. L’Église Votive-
est l’ornement architectural de la ville de Vienne.

La première pierre fut posée le.24 avril 4 856, jour anniversaire du mariage de
l’empereur François-Joseph avec la princesse Élisabeth. Cette pierre a été prise, près-
de Jérusalem, dans la grotte , où Jésus-Christ, la veille de son arrestation, s’écria :

« Mon père, que votre volonté soit faite et non la mienne ! » Sur un angle de la pierre
furent tracés ces mots : « On m’a brisée dans le lieu où se brisa le cœur du Christ, »
La cérémonie fut des plus imposantes. A l’endroit que devait plus tard occuper le
grand portail, on avait construit une porte ornée de soie rouge et entourée de statues
représentant les patrons de lu famille impériale. Cette porte introduisait dans un par-
terre où, parmi les plates-bandes et les arbres en fleur, s’élevait une forêt de mâts
pourvus de banderoles et indiquant les points principaux du futur édifice. A la place
du chœur se trouvait la lente de l’empereur, rayonnante d’or et do poupre. Maximilien
y conduisit l'empereur, et l’archevêque de Vienne prononça une éloquente allocution.
La cérémonie se termina par un Te Deum et une bénédiction. Dans la première
pierre de l’église, on avait déposé un document où se trouvaient les paroles suivantes:
« Que cet édifice montre aux siècles à venir comment riches et pauvres, grands et.
petits se sont unis avec joie au fondateur de cette église, .l’archiduc Ferdinand-Maxi-
milien, afin de commencer, .et, s’il se peut, afin d’achever heureusement ce monu-
ment de la reconnaissance et do l’amour. ».

Pour l’exécution de l’œuvre importante qui lui était confiée, M. Ferstel eut l’heu-
reuse inspiration de s’adjoindre Kranner, de Prague. Quoiqu'il eût été le concurrent
de M, Ferstel lors du concours ouvert à l’occasion de l’Église Votive et qu’il fût beau-
coup plus âgé que lui, Kranner accepta cette collaboration. C’était un praticien émé-
rite, auquel toutes les questions techniques étaient familières, mais à qui manquait
l’imagination inventive et brillante de son heureux rival. Chargé do la direction des
travaux, il prêta loyalement à celui-ci le secours de ses propres lumières. Entre ces
deux hommes, qui surent s’apprécier mutuellement, régnèrent une entente inaltérable
et une condescendance féconde en bons résultats. Sur les indications do Kranner,
M. Ferstel apporta sans hésitation de judicieuses modifications à son plan primitif.
Kranner mourut en 4 874, mais il n’y avait plus qu’à suivre l’impulsion donnée par
lui et à profiter de l’habileté des ouvriers qu’il avait formés. Son successeur, M. Her-
mann Riewel, était, du reste, un homme de grande valeur, et c’est à lui que M. Fer-
stel avait eu recours pour l’exécution des dessins de l’Église Votive.

Un des mérites de M. Ferstel fut de conformer rigoureusement au style de la nou-
velle église les ornements qui devaient la parer, les objets qu’elle devait contenir.
L’unité et l’harmonie, conditions nécessaires d’un ensemble parfait, n’y laissent rien à
désirer. Peu s’en fallut cependant qu’une dissonance regrettable ne vînt troubler cette
unité et cette harmonie. À l’insu de M. Ferstel, le comité préposé à la direction des-
travaux avait commandé le maître-autel à André Halbi g, sculpteur de Würtzbourg. Hal-
big s’inspira des tabernacles exécutés vers la fin du xvc siècle par Adam Krafft à Nu-
remberg, à Schwabach, à Heilbronn et à-Furth, tabernacles qui sont toujours appuyés
contre un pilier ou contre un mur, mais qui ne servent jamais de maîtres-autels iso-
lés. Le monument d’André Halb-ig- était- d’ailleurs tellement élevé que, vu de loin, il
 
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