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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 4
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Portalis, Roger: La collection Walferdin et ses Fragonard
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0337
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

« gravées ramassées dans la grotte des nymphes où se baignait Ghloé? »

Parmi les interprétations, il nous faut signaler la suite si recherchée,
bien qu’inachevée, des gravures des Contes de La Fontaine et leurs
eaux-fortes, spécimens goûtés, à juste titre, du travail préparatoire et
habile des petits-maîtres de la gravure à la fin du siècle. Enfin défilent
les estampes, reproductions des tableaux les plus célèbres du maître,
escarpolettes, gimblettes, contrats, temps orageux, Annettes à quinze et
vingt ans, fuites à dessein, fantaisies d’amour, etc., tout le bagage frivole
et charmant du fécond artiste.

On a pu juger, par cette rapide étude, de quelle valeur était cette
réunion unique de peintures et de dessins de Fragonard, composée avec
le goût le plus éclairé et la passion la plus tenace. Quelques excellents
ouvrages de l’école française contemporaine du maître de prédilection
de M. Walferdin complètent cet ensemble. Pour quel heureux admirateur
de Madame Favart Boucher peignait-il ce portrait, bien digne de figurer
à Chambord, dans ce cabinet du maréchal de Saxe où, bien longtemps
avant lui, dit la légende, François I01' avait tracé sur la vitre, du chaton
de sa bague, son fameux Souvent femme varie? A voir le teint clair et
fin de la chanteuse, dont le peintre a si heureusement rendu l’impression,
son air de douceur et sa coiffure de rubans roses entremêlés de myosotis
sur ses cheveux poudrés, on conçoit et l’on excuse toutes les folies. En
le rapprochant du type du rôle de Bastienne, dans lequel Carie Vanloo
l’a dessinée et qui est bien connu par la gravure de Daullé, et même du
profil laissé par Cochin, on peut se convaincre de la frappante ressem-
blance de cette peinture de Boucher.

Un autre portrait de femme qui nous remémore, il est vrai, de moins
agréables souvfenirs, mais toutefois curieux et intéressant, celui de
Madame Roland, pense-t-on, est attribué à Vestier. L’auteur de l’Appel
à l’impartiale postérité nous apparaît ici sous les traits d’une jeune
femme blonde aux yeux bruns, aux traits colorés, à l’air résolu, vêtue
de ces étoffes à petites rayures à la mode au moment de la Révolution.
C’est une peinture très franche de l’époque particulièrement goûtée par
le collectionneur.

Voici, débordant de vie, un de ces portraits dqIjl 7'owpar lui-même
où le pastelliste a si souvent reproduit sa face, animée d’un rire sarcas-
tique. 11 n’est pas terminé, ce qui semblerait donner une fois de plus
raison à ceux qui prétendent que La Tour ne peignait que les traits du
visage et laissait à d’autres le soin d’exécuter les accessoires et les étoffes.
Un autre pastel fort intéressant nous montre Greuze {se ipsum delincabaf
175Zi), tout jeune encore, presque arrivé à l’âge où il allait ravager les
 
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