DOI Heft:
Nr. 4
DOI Artikel:Fillon, Benjamin: Pour qui fut peint le portrait d'Érasme par Hans Holbein
DOI Seite / Zitierlink: https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0342
LE PORTRAIT D’ÉRASME PAR HANS HOLBE1N.
325
II
Voici maintenant la traduction de la liste des anneaux :
« Un en or, avec saphir, ayant de chaque côté une petite fleur tracée
en noir (émaillée ou plutôt niellée), donné par Philippe, évêque
d’Utrecht-,
« Un autre plus grand, avec saphir, présent de l'archevêque de
Gnesen, Polonais;
« Item, trois, avec saphir, recws en don de Thomas Morus;
a Item (un autre), provenant du même, (/ne a, rferos le blanc de la
pierre, la figure d’une femme regardant en arrière1 •
a Un, avec onyx, représentant un terme2 ;
« Deux, avec pierres que les Français nomment turquoises -,
« Un, avec diamant, présent du cardinal Campeggi;
« Un, avec opale3, don d’André Critius, évêque de Plock-
« Un, sans pierre, portant le nom d'Érasme;
u Un, astrologique, donné par Viglius. »
En tout, 13 anneaux.
Ce qui frappe d’abord, en parcourant cette liste, c’est le choix des
pierres de ces bijoux : saphir, diamant, turquoise, opale, agate en
camée ou intaille. Toutes ont les teintes discrètes, chères aux fines
natures. Un cabaliste y eût vu l’indice de cette prudence qui fut la
qualité maîtresse du personnage.
La provenance de la plupart des anneaux n’est pas moins intéres-
sante. Ce sont, en général, des souvenirs d’amis ou de correspondants
attitrés. Le premier nommé est Philippe de Bourgogne, évêque d’Utrecht
de 1516à 1524, prélat peu orthodoxe, mais ami des lettres et des arts4,
auquel Érasme avait dédié son Commentaire sur les Épitres de saint
Paul à Timothée.
Viennent ensuite : l’archevêque de Gnesen, Jean Laski, habile juris-
consulte, grand chancelier du royaume de Pologne sous Sigismond 1er;
Soit Vénus sortant du bain, soit une bacchante; camée antique.
2. Pierre antique.
3. Peut-être aussi une escarboucle.
4. M. Quicherat a l'ait, dans une des dernières séances de la Société des antiquaires
de France, une très curieuso communication ayant trait à Philippe de Bourgogne, à
l’aide d’un passage des Analecla d’Antonius Mattheus, toin. I, pp. 224, 23, 29.
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II
Voici maintenant la traduction de la liste des anneaux :
« Un en or, avec saphir, ayant de chaque côté une petite fleur tracée
en noir (émaillée ou plutôt niellée), donné par Philippe, évêque
d’Utrecht-,
« Un autre plus grand, avec saphir, présent de l'archevêque de
Gnesen, Polonais;
« Item, trois, avec saphir, recws en don de Thomas Morus;
a Item (un autre), provenant du même, (/ne a, rferos le blanc de la
pierre, la figure d’une femme regardant en arrière1 •
a Un, avec onyx, représentant un terme2 ;
« Deux, avec pierres que les Français nomment turquoises -,
« Un, avec diamant, présent du cardinal Campeggi;
« Un, avec opale3, don d’André Critius, évêque de Plock-
« Un, sans pierre, portant le nom d'Érasme;
u Un, astrologique, donné par Viglius. »
En tout, 13 anneaux.
Ce qui frappe d’abord, en parcourant cette liste, c’est le choix des
pierres de ces bijoux : saphir, diamant, turquoise, opale, agate en
camée ou intaille. Toutes ont les teintes discrètes, chères aux fines
natures. Un cabaliste y eût vu l’indice de cette prudence qui fut la
qualité maîtresse du personnage.
La provenance de la plupart des anneaux n’est pas moins intéres-
sante. Ce sont, en général, des souvenirs d’amis ou de correspondants
attitrés. Le premier nommé est Philippe de Bourgogne, évêque d’Utrecht
de 1516à 1524, prélat peu orthodoxe, mais ami des lettres et des arts4,
auquel Érasme avait dédié son Commentaire sur les Épitres de saint
Paul à Timothée.
Viennent ensuite : l’archevêque de Gnesen, Jean Laski, habile juris-
consulte, grand chancelier du royaume de Pologne sous Sigismond 1er;
Soit Vénus sortant du bain, soit une bacchante; camée antique.
2. Pierre antique.
3. Peut-être aussi une escarboucle.
4. M. Quicherat a l'ait, dans une des dernières séances de la Société des antiquaires
de France, une très curieuso communication ayant trait à Philippe de Bourgogne, à
l’aide d’un passage des Analecla d’Antonius Mattheus, toin. I, pp. 224, 23, 29.