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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 5
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Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Le Salon de 1880, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0413
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LE SALON DE 1880.

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l’Enterrement à Ornans, les Casseurs de pierre, les Bords de la Loue;
huit Chasseriau, sept Chaplin, quatorze Bonvin, six Hipp. Bellangé, onze
Fromentin; cinq Meissonier, dont le Dimanche, le Souvenir de guerre
civile, le Joueur de luth, le Peintre montrant des dessins ■ six Johannot,
cinq Fiers, sept Français, un portrait de Flandrin, deux portraits d’A-
maury Duval, six de Jalabert; le Croquis de Béranger, de Couture; des
Deveria, des L. Boulanger, des Gigoux ; les Volontaires, de Vinchon ; la
Famille malheureuse, de Tassaert; Y Intérieur grec, le Souvenir d’Italie
et Bacchus et l’Amour ivre, de Gérôme ; deux Bondes, d’Hamon ; la
Venise, de Ziem ; le Rabelais, deVetter; le Jeune Malade, de Jobbé-
Duval; la Patrouille de nuit, d’Ad. Leleux; quatre Cbintreuil, cinq Pli.
Rousseau; le Port d’Ambleteuse, de Jeanron; les Pins sauvages, de Doré;

Y Effet du malin et les Moutons, de Bosa Bonheur; les premiers envois
de Rome de Cabanel et de Bouguereau; les Exilés de Tibère, de Barrias,
et les deux tableaux à grand succès populaire : la Malaria, d’Hébert, et

Y Appel des condamnés, de Muller; — et chacun savait en outre que
dans leur atelier fermé travaillaient incessamment les maîtres respectés,
Ingres, Delarocbe et Gleyre.

Voilà ce que donnait un Salon, il y a trente ans; voyons ce qu’il
montre aujourd’hui, et d’abord comme il se gouverne.

L’administration des beaux-arts a deux façons vraiment vivantes de
se manifester aux artistes : les commandes et les Salons- ou plutôt les
expositions et les commandes sont estimées par les artistes comme les
deux mamelles également fécondes et luxuriantes de cette bienfaisante
administration. — En vain a-t-on parfois insinué aux peintres et aux
sculpteurs que les Salons, inventés jadis et organisés par eux-mêmes en
dehors de toute initiative gouvernementale, avaient été, durant cent
cinquante ans, leur propre bien, leur domaine particulier, et qu’il ne
tiendrait qu’à eux qu’il en fût encore et toujours ainsi. Il semble désor-
mais impossible de les ramener à cette idée, pourtant bien simple, et la
gestion indépendante de leurs propres affaires leur paraît un fardeau
plein de ronces et d’épines, et dans lequel ils soupçonneraient volontiers
des serpents. Et cependant, je vous le dis, ils ont beau se débattre et
s’agiter au milieu de leurs propres défiances et lutter contre eux-
mêmes, ils y viendront. Le moment est proche où la situation se tendra
de telle sorte que l’administration signifiera son congé à l’ingérence
absolument impérieuse des artistes, ou que les artistes prendront les
devants et se libéreront des lisières naturellement un peu impatientes
de l’administration. Au point quelque peu humiliant l’un pour l’autre, et
chaque jour plus froissant, où en sont venues les choses, comment vou-
 
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