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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 21.1880

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Nr. 6
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Gout, Paul: L' oeuvre de Viollet-le-Duc, 1
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https://doi.org/10.11588/diglit.22841#0578
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L’ŒUVRE DE VIOLLET-LE-DUC.

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où l’industrie moderne appelle de tous ses vœux l’heure de la recon-
stitution de notre art national, nous nous bornerons à considérer
d’abord dans son ensemble l’œuvre du maître ; puis, nous exposerons
ses conséquences naturelles et la manière d’appliquer avec fruit et
d’étendre dans la plus large mesure l’enseignement qu’on en doit
retirer. D’ailleurs, cette noble existence a déjà trouvé l'historien qui lui
convenait, pour esquisser, avec l’autorité d’un témoin et la compétence
d’un collaborateur, la tâche immense à l’accomplissement de laquelle le
maître apporta une énergie indomptable.et une persévérance prodigieuse.
Nous ne saurions donc mieux faire que de reproduire certains passages
de la notice biographique rédigée par un de ses brillants élèves, un de
ses amis dévoués, M. de Baudot, qui a porté sur l’œuvre de Yiollet-le-
Duc le jugement synthétique à la fois le plus vrai, le plus juste et le
mieux exprimé1. Les doctrines dont il y fait profession seraient de
nature à fixer sur lui le choix de l’école qui vient de perdre son chef,
si le talent et les œuvres de M. de Baudot ne l’avaient déjà désigné
comme le continuateur du maître regretté.

Viollet-le-Duc (Eugène-Emmanuel), né à Paris le 27 janvier 1814,
est mort à Lausanne le 17 septembre 1879, dans la pleine maturité de
sa carrière, dans toute l'activité de son génie éminemment créateur,
après avoir consacré à la cause du progrès une vie malheureusement
trop courte, mais remplie comme nulle autre ne l’a mieux été. Dès sa
première jeunesse, il apporta, dit-on, en toutes choses, un esprit d’obser-
vation qui dut l’aider singulièrement à surmonter les obstacles dont était
encombrée la voie qu’il s’était frayée lui-même ; car, à vrai dire, il ne
fut l’élève d’aucun maître, puisqu’il ne fit que passer dans l’atelier
d’Achille Leclerc, et ce fut absolument seul qu’il se forma au contact
direct des œuvres du passé, qui lui révélaient des charmes inconnus.
Après un séjour de deux ans en Italie, où il avait étudié sur place les
monuments de l’antiquité, il fut, comme il le dit lui-même % « plus vive-
ment frappé encore de l’aspect de nos édifices français, de la sagesse et
de la science qui ont présidé à leur exécution, de l’unité, de l’harmonie
et de la méthode suivies dans leur construction comme dans leur
parure. » Il parcourut la Fi’ance en précisant, à l’aide de dessins et de
notes, toutes ses observations, toutes ses impressions, et constitua ainsi

4. Notice sur Viollet-le-Duc, lue dans la séance de la Commission des monuments
historiques du 42 avril 1880.

2. Dictionnaire raisonne de l’Architecture française, du xic au xvi' siècle ;
Préface, p. i.
 
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