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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 22.1880

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https://doi.org/10.11588/diglit.22842#0291
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BIBLIOGRAPHIE.

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tionnés, d'une exactitude presque mathématique : nous voulons parler
des procédés si remarquables de la gravure héliographique. Ainsi outillé,
il pouvait prétendre à mettre en lumière des richesses presque vierges.

Jusque-là, il semblait qu'on n'eût travaillé que pour les archéologues
et les progrès de l'archéologie, que les œuvres choisies l'étaient « moins
pour leur mérite artistique que pour leur intérêt scientifique ».

M. Rayet, sans négliger le document de haute portée lorsqu'il se pré-
sente, s'inquiète avant tout de l'œuvre d'art en elle-même. Son ouvrage
« est destiné aux artistes curieux de savoir quelle route leurs prédéces-
seurs ont suivie, aux hommes de goût qu'attire la beauté simple, le
charme pénétrant de l'antique ». Il a pour but de faire passer soUs leurs
yeux, « sans s'astreindre à un ordre méthodique, sans tenir compte de
la chronologie, sans s'inquiéter des publications antérieures, les œuvres
de ces heureuses époques où l'on cherchait avec un zèle si honnête à
copier la nature, mais à la copier dans ce qui mérite d'être regardé, où
rien n'était ni extravagant ni vulgaire, où le bon sens courait les rues en
compagnie du sens du beau, où l'œuvre de l'artiste restait vraie, et où
le moindre objet, sorti des mains du dernier artisan, révélait une étude
et avait un style ». M. Rayet avoue, et nous ne saurions nous en
plaindre, que la rude et gauche naïveté des maîtres primitifs ne l'effa-
rouche pas, tandis que l'habileté banale des artistes de la décadence lui
est odieuse ; aussi remonte-t-il souvent très haut et descend-il rarement
très bas. La Grèce du ive et du ve siècle, l'Egypte des Pharaons, l'Assy-
rie des Sargonides, limitent presque son horizon.

Il découle de ces préoccupations, que M. Rayet devait tenir à l'exces-
sive fidélité des reproductions gravées. L'héliogravure en creux de
M. Dujardin répondait à ses besoins, donnant tout ce que peut donner le
cliché photographique, sans ses ombres épaisses et charbonneuses, sans
ses blancs crus, sans ses renversements de tons, sans ses monotonies.

La première livraison, qui vient de paraître, contient quinze repro-
ductions, de format in-folio, en gravures hors texte, par le procédé
Dujardin. Elles sont vraiment irréprochables et donnent l'illusion des ori-
ginaux eux-mêmes. Chacune de ces gravures est accompagnée d'un texte
excellent dû, pour tout ce qui appartient à l'art grec, à notre colla-
borateur M. Rayet, et, pour ce qui appartient à l'antiquité égyptienne,
à M. Maspero, professeur au Collège de France. M. Rayet est beaucoup
trop modeste lorsqu'il dit qu'il ne s'adresse qu'aux artistes et aux gens
du monde. Sous une forme claire, élégante et simple, il sait faire passer
les conquêtes les plus récentes de l'érudition et creuser son sujet dans
ses plus intéressantes déductions.

XXII. — 2e PÉRIODÊ. 35
 
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