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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 23.1881

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Nr. 2
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Lefort, Paul: Velazquez, 7
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https://doi.org/10.11588/diglit.22843#0131
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VELAZQUEZ. 119

Le même biographe nous donne une longue liste des divers autres
portraits exécutés par Velazquez pendant son second séjour à Rome; on
y voit figurer ceux du Cardinal-neveu, de donna Olympia Maldachini,
cette belle-sœur du pape, qui gouvernait l'Église et vendait les emplois
publics; de deux camériers, du majordome et du propre barbier de
Sa Sainteté, d'un employé delà secrétairerie papale, de Gérôme Bibaldo,
et enfin d'une dame dont Palomino vante le talent de peintre, Flaminia
Triunfi. A cette nomenclature Palomino ajoute cette remarque, intéres-
sante à recueillir, que Velazquez exécuta la plupart de ces portraits à
l'aide de ces longues brosses — pinceles de astas largas —■ dont il fit
presque constamment usage à partir de ce moment et pendant toute
la dernière période de sa vie.

La mission que Velazquez avait à remplir, et qui consistait surtout à
acquérir des peintures, à faire mouler des statues et particulièrement
les plus célèbres morceaux antiques, le mettait en rapport avec tout ce
que Rome renfermait alors de sculpteurs et de peintres renommés.

11 se lia avec Le Bernin, l'Âlgardi, Pietro da Gortona, Matteo Preti,
surnommé II Calabrese, et, ce qui nous intéresse davantage, avec Claude
le Lorrain et notre grand Nicolas Poussin. Dans son Arcadia pielorica^
Francisco Preciado assure que Arelazquez commanda ou acheta à ces der-
niers peintres plusieurs ouvrages importants qui vinrent prendre place
dans la collection de Philippe IV. Quelques-uns font encore aujourd'hui
partie du Musée de Madrid.

M. W. Stirling a retrouvé, dans la Carie de la navigation pittoresque
que Marco Boschini publia à Venise, en 1660, en dialecte vénitien, une
curieuse trace du voyage de Velazquez en Italie. Après avoir mentionné
son passage à Venise et l'avoir compté au nombre des éminents maîtres
étrangers qui préféraient l'Ecole vénitienne à toutes les autres, Boschini
raconte que Velazquez se rendit ensuite à Rome et qu'il commanda des
tableaux à plusieurs artistes vivants. Dans un entretien que Boschini
imagine entre Velazquez et Salvator Rosa, celui-ci lui demande ce qu'il
pense de Raphaël, et à cette question Velazquez répond :

. . . t . . (A dirve el vero ;
Piasendome esser libero, e sincero)
Stago per dir, che nol me piase niente.

..... « Si je dois parler librement et avec sincérité, comme je le
désire, je dirai qu'il ne me plaît en rien. » Puis, pour bien faire com-
prendre toute sa pensée, Velazquez ajoute :

A Venetia se trova el bon, e'i belo;
 
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