LES
DÉCORATIONS DU
PANTHÉON.
furieuses de nos crédulités et de nos incrédulités, le Panthéon de nos
gloires anciennes et de nos gloires nouvelles.
Quant à cette seconde période du Panthéon français, elle ne rappelle
que l'enlèvement de la croix du dôme, le 26 avril 1831, l'exil renouvelé
des reliques de sainte Geneviève transportées à Notre-Dame; puis, au
mois d'août 1831, l'inscription fameuse rétablie au fronton; la pose des
encadrements des pendentifs de Gérard, dont les toiles ne seront ma-
rouflées que six ans plus tard, et la commande faite à David d'Angers de
la sculpture du fronton, à Nanteuil celle de trois des bas-reliefs du
péristyle.
M. Paul Nanteuil a bien voulu nous communiquer le seul document
relatif à ces bas-reliefs du porche du Panthéon qu'il ait pu retrouver dans
les papiers de son père. C'est la lettre de commande du ministre à
l'artiste :
<( Paris, le 30 juillet 1831.
« Monsieur, j'ai arrêté ainsi qu'il suit, par décision du 28 mai dernier et d'après
voire proposition, les sujets des trois bas-reliefs que vous êtes chargé d'exécuter pour
la décoration du porche du Panthéon.
a Le bas-relief de la porte principale représentera : « la Magistrature ayant près
« d'elle la statue de la Justice qu'elle défend, protège l'Innocent, foule aux pieds l'or,
« et repousse du glaive des hommes armés qui veulent s'opposer à l'exécution des
« lois ».
« Les deux autres représenteront, l'un, « les Sciences et les Arts déposant les pro-
« ductions de leur génie sur l'autel de la Patrie » ; l'autre, « Cérès enseignant l'agri-
« culture à Triptolème ».
« Je vous serai obligé, monsieur, de vouloir bien me montrer, dès qu'elles seront
terminées, les esquisses de vos compositions, afin que je les approuve et que je puisse
déterminer les prix à vous allouer, pour l'exécution du travail important qui vous est
confié.
« Je saisis cette occasion pour vous faire connaître qu'il s'est glissé une erreur dans
la lettre du 7 décembre -1830 qui vous a été adressée par le ministre de l'intérieur, et
que les bas-reliefs ne doivent pas être en marbre, comme le portait cette lettre, mais
bien en pierre de Conflans, comme les bas-reliefs du Dévouement militaire et de
l'Instruction publique, avec lesquels ils compléteront la décoration du porche du
Panthéon.
« Agréez, monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
« Le pair de France, ministre secrétaire d'État du commerce
et des travaux publics,
« C. d'Argout. »
M. P. Nanteuil conserve dans son atelier de peinture les trois ma-
quettes des bas-reliefs de son père. J'ai dit plus haut comment les deux
autres bas-reliefs, avec lesquels « ils complètent la décoration du fron-
DÉCORATIONS DU
PANTHÉON.
furieuses de nos crédulités et de nos incrédulités, le Panthéon de nos
gloires anciennes et de nos gloires nouvelles.
Quant à cette seconde période du Panthéon français, elle ne rappelle
que l'enlèvement de la croix du dôme, le 26 avril 1831, l'exil renouvelé
des reliques de sainte Geneviève transportées à Notre-Dame; puis, au
mois d'août 1831, l'inscription fameuse rétablie au fronton; la pose des
encadrements des pendentifs de Gérard, dont les toiles ne seront ma-
rouflées que six ans plus tard, et la commande faite à David d'Angers de
la sculpture du fronton, à Nanteuil celle de trois des bas-reliefs du
péristyle.
M. Paul Nanteuil a bien voulu nous communiquer le seul document
relatif à ces bas-reliefs du porche du Panthéon qu'il ait pu retrouver dans
les papiers de son père. C'est la lettre de commande du ministre à
l'artiste :
<( Paris, le 30 juillet 1831.
« Monsieur, j'ai arrêté ainsi qu'il suit, par décision du 28 mai dernier et d'après
voire proposition, les sujets des trois bas-reliefs que vous êtes chargé d'exécuter pour
la décoration du porche du Panthéon.
a Le bas-relief de la porte principale représentera : « la Magistrature ayant près
« d'elle la statue de la Justice qu'elle défend, protège l'Innocent, foule aux pieds l'or,
« et repousse du glaive des hommes armés qui veulent s'opposer à l'exécution des
« lois ».
« Les deux autres représenteront, l'un, « les Sciences et les Arts déposant les pro-
« ductions de leur génie sur l'autel de la Patrie » ; l'autre, « Cérès enseignant l'agri-
« culture à Triptolème ».
« Je vous serai obligé, monsieur, de vouloir bien me montrer, dès qu'elles seront
terminées, les esquisses de vos compositions, afin que je les approuve et que je puisse
déterminer les prix à vous allouer, pour l'exécution du travail important qui vous est
confié.
« Je saisis cette occasion pour vous faire connaître qu'il s'est glissé une erreur dans
la lettre du 7 décembre -1830 qui vous a été adressée par le ministre de l'intérieur, et
que les bas-reliefs ne doivent pas être en marbre, comme le portait cette lettre, mais
bien en pierre de Conflans, comme les bas-reliefs du Dévouement militaire et de
l'Instruction publique, avec lesquels ils compléteront la décoration du porche du
Panthéon.
« Agréez, monsieur, l'assurance de ma parfaite considération.
« Le pair de France, ministre secrétaire d'État du commerce
et des travaux publics,
« C. d'Argout. »
M. P. Nanteuil conserve dans son atelier de peinture les trois ma-
quettes des bas-reliefs de son père. J'ai dit plus haut comment les deux
autres bas-reliefs, avec lesquels « ils complètent la décoration du fron-