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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 26.1882

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Nr. 4
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Champeaux, Alfred de: Exposition rétrospective de l'Union Centrale des Arts Décoratifs, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24258#0349
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

supportées par un grand socle à volutes. Ils font partie d’un ensemble
comprenant huit meubles semblables et plusieurs gaines en marque-
terie d’écaille, de cuivre et d’étain, montées en cuivre ciselé, dont deux
seulement sont exposées. Ce mobilier, qui provient originairement de
Saint-Cloud, se trouvait aux Tuileries lors de l’incendie de 1871; il y
éprouva de graves détériorations, à la suite desquelles il a dû. être remis
en état. Il avait déjà subi une réparation antérieure, car les armoires por-
tent l’estampille de Montigny et les gaines celle de Levasseur, ébénistes
qui vivaient sous le règne de Louis XVI. Nous croyons qu’à l’origine cette
suite devait se compléter par les deux grandes armoires acquises, à la vente
Hamilton, par M. le baron de Hirsch, dont la disposition et les ornements
sont identiques. Les deux figures allégoriques des panneaux semblent
représenter la Philosophie ou la Sagesse sous les traits d’un vieillard
debout et discutant, et la Religion assise et montrant le ciel d’une main,
tandis qu’elle tient de l’autre le plan d’un édifice qui paraît être le Val-
de-Grâce. Ce seraient deux vertus allégoriques du Roi, dont une rangée
de médailles, soutenues par des rubans sur chaque vantail, rappelle les
principales actions.

Un cabinet qui a fait partie de l’ancien mobilier de Fontainebleau et
qui est placé maintenant dans la chambre du Roi, à Versailles, est l’une
des plus gracieuses compositions de Roulle. Le panneau central, supporté
par des griffes de lion, forme un avant-corps orné d’une marqueterie de
bois représentant un perroquet; au-dessus est un médaillon portant le
buste de Louis XIV placé au milieu de trophées, et de chaque côté sont
disposés des tiroirs. Boulle a souvent répété cette composition, en variant
chaque fois les détails avec une verve inépuisable.

Deux meubles dont on connaît aussi plusieurs répliques dans son
œuvre proviennent du palais de Fontainebleau, pour lequel ils ont été
exécutés. Sur le panneau central sont placés deux bas-reliefs en bronze
doré représentant Apollon et Daphné, et Apollon et Marsyas. La réparation
et la dorure des bronzes de ces deux meubles et de la plupart de ceux
qui garnissent cette salle, ont été malheureusement abandonnées à des
mains ignorantes, qui en ont détruit en partie la valeur artistique; il est
désirable que l’administration du Garde-meuble ne confie plus désormais
les travaux de restauration des richesses des palais nationaux qu’à des

contre-partie lorsque l’incrustation est en écaille sur fond de cuivre. Boulle répétait
généralement ses meubles en première et en seconde partie pour en augmenter l’effet
décoratif.

Voy. sur Boulle et sa famille les Archives de l’ArL français; Charles Asselineau,
André Boulle, ébéniste de Louis XIV, et Jal, Dictionnaire critique de biographie.
 
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