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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0099
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

son peu d’importance. Dans la troisième partie enfin, nous avons l’étude des beaux-
arts et des arts décoratifs. Tci encore, il est impossible de ne pas constater un déclin
sensible sur les années précédentes. Cependant avec les peintres David, Prud’hon,
Gérard et Gros, les statuaires Houdon, Pajou et Clodion et les architectes Percier et
Fontaine, l’art fait encore bonne figure; ce sont les arts décoratifs qui sont en pleine
décadence et, par malheur, ce n’a pas été une éclipse passagère, car nous attendons
encore leur relèvement.

L'excellent livre de M. Paul Lacroix est illustré avec prodigalité. Les amateurs
d’estampes et d’images curieuses trouveront à s'y satisfaire dans la plus large mesure,
car ils rencontreront là en reproductions excellentes une quantité de pièces dont les
originaux sont aujourd’hui avidement recherchés : gravures populaires, modes, gra-
vures en couleurs, etc. Les noms de Debucourt, deC. Vernet, de Boissieu, de Choffart,
de Roger et de Duplessis-Bertaut sonnent trop bien aux oreilles des amateurs pour
qu’il soit nécessaire d’insister davantage. Quant à la gravure dite sérieuse, la gravure
au burin, dont la rena;ssance date de cette époque, qu’il nous soit permis de rappeler
en terminant qu’on la doit surtout aux efforts de Pierre Didot, l’ancêtre des éditeurs
qui viennent de publier l’ouvrage de M. Paul Lacroix.

VIII. — La Terre sainte (2e partie) : Liban, Phénicie, Palestine occidentale et mé-
ridionale, Pètra, Sinaï, Égypte, par Victor Guérin, agrégé et docteur ès let-
tres, chargé cle missions en Orient. Paris, Eug. Plon; 1 volume grand
in-A° de plus de 500 pages, enrichi de planches en taille-douce, de trois
cartes imprimées en couleurs, et de 300 gravures sur bois.

La première partie de ce magnifique ouvrage, qui a obtenu un des prix Montyon
décernés par l’Académie française, a déjà été analysée par nous. La seconde par-
tie vient de paraître. Avant de donner le complément de son oeuvre, M. V. Guérin
est allé revoir ces pays d’Orient qu’il avait parcourus en tous sens pendant trente
années; il les a reirouvés tels qu’il les avait laissés, avec quelques ruines de plus.
Il a visité le Liban et la Phénicie, les ruines de Tvr et de Sidon, la Palestine,
l’Arabie Pétrée et enfin l’Égypte. De Pétra au Sinaï, il trouvait sur sa route la plu-
part des lieux cités par les livres saints, et s’y arrêtait plus longuement que partout
ailleurs ; les spectacles grandioses qui se déroulaient sous les yeux du voyageur
nous ont été rendus par lui dans d’excellentes pages où la science de l’historien sou-
ligne la description de traits précis qui en doublent l’intérêt. Les illustrations vien-
nent à l’appui du texte ; il y en a presque à chaque page, et elles sont si expressives,
si pittoresques, qu’on a réellement l’illusion des sites admirables parcourus par
M. Victor Guérin. Nous recommandons particulièrement les gravures dont les motifs
sont empruntés au Liban; un décorateur de théâtre imaginerait difficilement des
tableaux plus émouvants, et ceux-ci ont le mérite de ne pas être imaginés, des
artistes de talent s’étant bornés à les copier d’après nature.

La plupart des bois de cet ouvrage sont de grande taille ; nous en avons choisi
un qui rentre dans notre format; on pourra se rendre compte du soin avec lequel la
gravure a été faite: c’est une paiticularilé assez rare aujourd’hui, il est bon de la
signaler. Le sujet est, du reste, fort intéressant en lui-même: le bel édifice qu’il
représente se trouve à Pétra :

« Les Arabes, écrit M. Victor Guérin, lui donnent le nom de Khazneh Faraoun
(trésor de Pharaon), parce qu’ils s’imaginent que l’un des Pharaons d’Égypte y avait
déposé ses richesses. Tout entier taillé dans un grès rougeâtre où les nuances de la
pourpre et de la rose se marient en-emble, il offre aux regards une magnifique
 
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