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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 2
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Courajod, Louis: Le buste de Pierre Mignard: du musée du Louvre
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0175
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LE BUSTE DE PIERRE MIGNARD.

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des raisons pour attribuer sans preuves cette sculpture à Coyzevox. Au
contraire, ces derniers traits caractéristiques, qui conviennent à l’école
flamande, sont destinés à éveiller la méfiance d’un observateur expéri-
menté. On a vu que l’erreur n’a pas même pour elle la tradition. Elle est
absolument moderne. Car, dans l’article des Mémoires inédits sur la vie
et les ouvrages des membres de VAcadémie de peinture et sculpture}
consacré à la biographie de Coyzevox, au milieu de la longue énuméra-
lion de tous les bustes qu’il a faits, il n’est pas question d’un buste de
Mignard. En consultant les documents, on pouvait hésiter pour nommer
l’auteur entre Desjardins et Girarclon. Mais T attribution à Coyzevox est
absolument gratuite. C’est pourtant celle qui a triomphé.

Nous espérons qu’on voudra bien ne pas trouver inutile la démons-
tration qui précède. Pour en justifier le développement et la nécessaire
aridité, il nous suffira de rappeler quel était le dernier état de la science
au sujet du buste du Musée du Louvre. La Gazette des Beaux-Arts s’est
chargée de fixer pour l’avenir cet état de nos connaissances. On y lit,
dans le numéro de décembre 1882 *, un passage ainsi conçu cl’un ouvrage
couronné sur Coyzevox : « Quel portrait de peintre que le buste de
Mignard ! Les jeux de la lumière abondent et se succèdent sans violence
sur cette effigie vivante. La recherche dans le vêtement, la chevelure flot-
tante donnent à l’image du peintre sa date précise. C’est un portrait du
xvne siècle. Mignard est-il autre chose qu’un artiste habile qui s’est
imprégné de son époque? Chez lui le savoir-faire tient lieu de génie. Il a
fixé le goût des hommes de son temps, il ne l’a pas épuré et il ne s’y
est pas soustrait. Coyzevox semble avoir pris à tâche de rester, en sculp-
tant la tête de Mignard, dans le cadre où s’est complu son modèle. »

Nous ne saurions, en terminant, recommander l’œuvre de Desjardins
par de plus éloquentes paroles.

LOUIS COURAJOD.

L Gazette des Beaux-Arts, 2e période, t. XXVI, p. 516 à 517.
 
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