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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 29.1884

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Nr. 4
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Garnier, Édouard: La verrerie: collections de M. Spitzer
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https://doi.org/10.11588/diglit.24585#0318
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COLLECTIONS SPITZER : LA. VERRERIE.

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avec les procédés apportés d’Italie, ces premiers verres émaillés alle-
mands dont parle un vieil auteur du xvf siècle, J. Mathésius, qui, dans
un de ses Discours1, dit : « Ensuite l’esprit ajoutant toujours une idée à
l’autre, plusieurs ont peint en couleur, sur des verres blancs et cuits au
four, des dessins de toutes sortes et des sentences ».

Pendant bien longtemps les verres des Fichtelgebirge ont été renom-
més; c’est sous ce nom que l’on désignait d’une façon générale les ver-
res émaillés, bien qu’ils aient été certainement fabriqués plus tard dans
d’autres parties de l’Allemagne, et beaucoup de verres peints, existant
encore dans les musées2 et les col'ections portent une décoration symbo-
lique chantant la gloire de la célèbre montagne ’.

Mais si les Allemands avaient pris les procédés des Vénitiens, ils
n’avaient pu leur emprunter ni leur goût délicat ni leur sentiment exquis
de la décoration, et bientôt les verres émaillés perdent de leur distinc-
tion, sans cesser cependant d’être intéressants par un certain aspect pit-
toresque qui leur est tout particulier.

Les types les plus caractéristiques de ces sortes de verres sont ceux
qui sont connus sous le nom de vidrecomes ou viederçornes (wil kom-
men ou ivieder hornrnen), nom qui paraît avoir désigné le verre dans
lequel on offrait le coup de la bienvenue au convive reçu pour la pre-
mière fois aussi bien qu’à celui que l’on souhaitait revoir. Ilans de
Schweinichen, le héros bachique, ainsi que l’appellent les Allemands,
parle de ces sortes de verres dans son Histoire du repas, et Mathésius,
que nous avons déjà cité, les mentionne, dans son Discours sur les pre-
i/iitrs vases à boire, comme étant d’un usage tout récent à l’époque où

4. Mathésius (Joli.), Sareptci oder Bergposlill, etc... Nurnborg, 4564, in-fol.
Dans un de ces discours, on trouve déjà l’idée d’une machine à vapeur; dans un autre,
il y a la première notice qui ait été publiée sur les urnes funéraires antiques trouvées
en Bohême.

2. Un, entre autres, au Musée Dubouclié, à Limoges (coll. P. Gasnault), daté de
4690.

3. Cette décoration représente généralement une montagne boisée accompagnée à
droite et à gauche de têtes d’animaux : du pied de la montagne partent les quatre
fleuves qui y prennent leur source : La Aaubj au sud; YEger, à l’est; la Saalej au
nord; 1 z Mtin, à l’ouest. Sur le sommet, une tête de bœuf monde le plus haut point
des Gebirge. Parfois une chaîne retenant une serrure d’or symbolise les secrets et
les trésors que renferme le Ficlitelberg et que célèbrent des inscriptions qui sont, à
quelques variantes près, toujours les mêmes :

La gloire du Fichtelberg est connue alentour.

Il est plus utile, il est vrai, à l’etranger qu’à sa patrie ;

Mais ce que l’on emprunte à un pays lui appartient exclusivement.

C’est pourquoi on estime son fer, ses mines et ses bois.
 
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