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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
gen1, clans un ouvrage publié en 1839, avait, sur la foi de Al. le comte
de Bastard, admis qu’il s’agissait là du manuscrit latin 919 de la Biblio-
thèque nationale; mais depuis il est revenu sur cette opinion, et dans un
ouvrage plus récent2 il a essayé de démontrer que les Belles grandes
heures du duc de Berry étaient, non pas le ms. latin 919, mais le livre
d’heures possédé par Algr le clac d’Aumale et dont il sera bientôt question.
Voyons donc quelles conditions doit remplir un manuscrit pour
répondre à la description que les inventaires du xve siècle nous ont
laissée des Belles grandes heures. L’expression très grand employée dans
l’inventaire de l’année 1A13 suffirait pour exclure un volume de la taille
du manuscrit de Chantilly; mais elle est d’une merveilleuse justesse, si
on l’applique au ms. 919 dont les dimensions sont tout à fait extraordi-
naires pour un livre d’heures : 397 millimètres sur 295. — Le même
inventaire de 1A13 nous apprend que les très grandes heures renfer-
maient les Heures de Notre-Dame, les sept psaumes, les heures de la
Croix et du Saint-Esprit, un second texte des heures de la Passion et du
Saint-Esprit, et enfin T Office des morts. 11 serait impossible de mieux
définir le contenu du ms. 919, dans lequel nous trouvons, à la suite du
calendrier (fol. 1-6) :
1° Les Heures de Notre-Dame (fol. 8-A2 v°) ;
2° Les sept psaumes de la pénitence et les litanies des saints
fol. A5-52);
3° Les petites heures de la Croix (fol. 53-55 vc), et les petites heures
du Saint-Esprit (fol. 56-58);
Zi° Les grandes heures de la Passion (fol. 61-85 v°), et les grandes
heures du Saint-Esprit (fol. 86-101);
5° L’office des morts (fol. 106-123 v°).
Un dernier détail lèverait tous les doutes qui pourraient encore rester
dans notre esprit : le mot (lamine, suivant l’inventaire, se lisait au com-
mencement du second feuillet de l’office de Notre-Dame clans les très
grandes heures du duc de Berry. Or le ms. 919 nous offre, au haut du
deuxième feuillet des heures de Notre-Dame (fol. 9 du ms.), les mots
flamine sacro qui tecum...
La démonstration ne saurait être plus rigoureuse. Une seule objec-
tion a été mise en avant par le docteur AVaagen, c’est que l’inventaire
parle de grans histoires, et que le ms. 919 ne renferme pas de peintures
occupant des pages entières, mais seulement de petits tableaux n’ayant
t. Kunstwerke und Künstler in Paris, p. 338 et 339.
2. Galleries and Cabinets of art of Great-Britain, p. 249, note.
GAZETTE DES BEAUX-ARTS.
gen1, clans un ouvrage publié en 1839, avait, sur la foi de Al. le comte
de Bastard, admis qu’il s’agissait là du manuscrit latin 919 de la Biblio-
thèque nationale; mais depuis il est revenu sur cette opinion, et dans un
ouvrage plus récent2 il a essayé de démontrer que les Belles grandes
heures du duc de Berry étaient, non pas le ms. latin 919, mais le livre
d’heures possédé par Algr le clac d’Aumale et dont il sera bientôt question.
Voyons donc quelles conditions doit remplir un manuscrit pour
répondre à la description que les inventaires du xve siècle nous ont
laissée des Belles grandes heures. L’expression très grand employée dans
l’inventaire de l’année 1A13 suffirait pour exclure un volume de la taille
du manuscrit de Chantilly; mais elle est d’une merveilleuse justesse, si
on l’applique au ms. 919 dont les dimensions sont tout à fait extraordi-
naires pour un livre d’heures : 397 millimètres sur 295. — Le même
inventaire de 1A13 nous apprend que les très grandes heures renfer-
maient les Heures de Notre-Dame, les sept psaumes, les heures de la
Croix et du Saint-Esprit, un second texte des heures de la Passion et du
Saint-Esprit, et enfin T Office des morts. 11 serait impossible de mieux
définir le contenu du ms. 919, dans lequel nous trouvons, à la suite du
calendrier (fol. 1-6) :
1° Les Heures de Notre-Dame (fol. 8-A2 v°) ;
2° Les sept psaumes de la pénitence et les litanies des saints
fol. A5-52);
3° Les petites heures de la Croix (fol. 53-55 vc), et les petites heures
du Saint-Esprit (fol. 56-58);
Zi° Les grandes heures de la Passion (fol. 61-85 v°), et les grandes
heures du Saint-Esprit (fol. 86-101);
5° L’office des morts (fol. 106-123 v°).
Un dernier détail lèverait tous les doutes qui pourraient encore rester
dans notre esprit : le mot (lamine, suivant l’inventaire, se lisait au com-
mencement du second feuillet de l’office de Notre-Dame clans les très
grandes heures du duc de Berry. Or le ms. 919 nous offre, au haut du
deuxième feuillet des heures de Notre-Dame (fol. 9 du ms.), les mots
flamine sacro qui tecum...
La démonstration ne saurait être plus rigoureuse. Une seule objec-
tion a été mise en avant par le docteur AVaagen, c’est que l’inventaire
parle de grans histoires, et que le ms. 919 ne renferme pas de peintures
occupant des pages entières, mais seulement de petits tableaux n’ayant
t. Kunstwerke und Künstler in Paris, p. 338 et 339.
2. Galleries and Cabinets of art of Great-Britain, p. 249, note.