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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2.Pér. 30.1884

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Mantz, Paul: Rubens, 11
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https://doi.org/10.11588/diglit.24584#0049
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RUBENS.

hi

fut consacré à d’inutiles échanges de lettres ; les courriers transportèrent
des montagnes de papier. Excédé de ces lenteurs, Rubens s’était remis
au travail. Ainsi que nous l’avons déjà raconté, il avait commencé les
esquisses de l’histoire allégorique de Henri IV, qu’il destinait à la seconde
galerie du Luxembourg, et c’est peut-être en vue de cette grande œuvre
qu’il embauchait de nouveaux élèves, de nouveaux collaborateurs. On
apprend, en effet, par une note du catalogue du musée d’Anvers, que
c’est pendant l’exercice 1627-1628 qu’il reçut dans son atelier Guillaume
Panneels et Juste van Egmont.

Dans l’histoire, encore si peu connue, des collaborateurs de Rubens,
ces deux noms n’ont pas la même importance. Après avoir débuté par la
peinture, Panneels devint un graveur à l’eau-forte, et l’on voit partout les
images capricieuses et peu fidèles qu’il a faites en s’inspirant des com-
positions de son maître. Juste van Egmont paraît avoir été un aide plus
sérieux; un des biographes de Rubens, le licencié Michel, assure qu’il
est en grande partie l’auteur de la Cène, qui, peinte pour l’église Saint-
Rombaut, à Malines, est aujourd’hui à Milan au musée Rrera. Ce tableau
est celui qui a été si bien gravé par Boetius à Bolswert. /Ainsi que le dit
M. Hymans, la Cène ne saurait être comptée parmi les meilleures toiles
de Rubens, et cependant je demande la permission de la trouver superbe
et, en quelque façon, exceptionnelle. La petite esquisse, colorée, vive
et spirituelle, est au musée de l’Ermitage. C’est un véritable bijou. Le
tableau de la galerie Bréra est assez différent. La composition est comme
resserrée dans un espace trop étroit, les personnages sont les uns sur
les autres, et le style en est fort peu héroïque. Descamps, qui a vu la
Cène à Malines, est véritablement révolté de ces « têtes sans noblesse et
sans finesse » ; les apôtres groupés autour de la table sont, en effet, du
type le plus vulgaire ; mais Descamps s’égare lorsqu’il ajoute que Rubens
peut à peine être reconnu dans ce tableau. Pour moi, je l’y reconnais
fort bien. J’y retrouve la préoccupation d’un maître qui a vu Honthorst
à Utrecht et qui a traité avec lui la question des effets de nuit et des
lumières artificielles. La Cène est un nocturne; toutes les figures y sont
éclairées par des torches, et naturellement les ombres sont fortes. Mais
l’exécution, rapide et libre, est d’une vaillance extraordinaire. Juste van
Egmont est un merveilleux virtuose, si, comme on l’assure, il a travaillé
à ce tableau. O11 peut admettre qu’il en a préparé les dessous et que
Rubens y a mis sa main victorieuse. Ajoutons que Juste van Egmont ne
resta pas longtemps dans l’atelier d’Anvers. Dès 1633, il était fixé en France1, 4

4 lin 1633, Juste d’Egmont, peintre du roi, est « marguillier de la nation fla-
xxx. — T période. 6
 
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