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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 35.1887

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Nr. 5
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Collignon, Maxime: La sculpture antique au British Museum, 2
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https://doi.org/10.11588/diglit.24189#0433
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398

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

naître que le charme en est absent. On peut admirer la délicatesse
du travail, le raffinement même de l’exécution; mais ces proportions
démesurées inquiètent le regard, et on ne peut se défendre de songer
que le talent de l’artiste eût été plus à l’aise dans une œuvre de
dimensions plus réduites.

En résumé, les marbres du Mausolée nous présentent un ensemble
infiniment précieux pour l’histoire de la sculpture grecque. Il n’y a
pas de monuments qui nous fassent connaître avec plus de précision
l’état de la sculpture attique au milieu du ive siècle. Nous y saisissons
sur le vif les qualités charmantes, et aussi les défauts du style
nouveau, inauguré par Scopas. Nous y voyons se développer, avec
Pythios, un art puissant et grandiose, dont on ne saurait méconnaître
la parenté avec celui des écoles asiatiques contemporaines des
successeurs d’Alexandre.

Si l’étude des morceaux d’architecture conservés au British
Muséum devait trouver place dans ces pages, il faudrait nous
arrêter aux débris du temple de Priène, retrouvés par M. Poplewell
Pullan 1, et qui ont fourni à M. A. Thomas, ancien pensionnaire de
l’Académie de France à Rome, le sujet d’une belle restauration. On
sait que Pythios fut aussi l’architecte du temple qu’Alexandre
consacra vers 334 à Athéna Poliade 2. Il ne reste par malheur que
bien peu de chose de la décoration sculpturale. Des morceaux d’une
frise en haut relief qui ornait soit le mur intérieur de la cella, soit
la balustrade placée devant la statue de la déesse ; une tête de femme
du même style qu’un fragment de statue trouvé au Mausolée : c’est
assez pour nous montrer que les mêmes artistes avaient travaillé à
Halicarnasse et à Priène, mais trop peu pour nous permettre de
porter un jugement certain sur la valeur de ces sculptures.

IX.

Nous nous sommes attardé aux œuvres grecques des vie, ve et
ive siècles. Ce sont les époques fécondes entre toutes, et c’est là
notre excuse. L’espace nous manquerait pour signaler autrement
qu’en passant les statues gréco-romaines qui constituent l’ancien

1. Voy. Ionian Antiquities, vol. IY. Cf. O. Rayet et Albert Thomas, Milet et le
golfe Latmique, vol. 11.

2. Le British Muséum possède un morceau d’une des antes où est gravée la
dédicace. Cf. Corpus Inscr. graec., n° 2904.
 
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