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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 2. Pér. 38.1888

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Nr. 4
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Michel, Émile: Les Van de Velde, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24192#0308
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282

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

enfants : d'abord un Ris, Pierre, baptisé dans l'église de Moïse et
Aaron, au début de l'année qui suivit le mariage (15 janvier 1658) ;
puis, après avoir perdu successivement deux enfants en bas âge (1662
et 1665), une petite Rlle nommée Sara leur était née en mars 1666 et
enRn, à la suite de la perte de cette enfant survenue la même année,
ils avaient eu une autre Rlle, Aleida, baptisée le 17 mai 1667.
Grâce à sa vie correcte et laborieuse, Adrien dont la collaboration
et les œuvres étaient fort recherchées devait jouir d'une honnête
aisance. Van Gool et Van Eynden disent cependant que malgré son
travail incessant, il avait peine â subvenir â l'entretien de sa famille
et que, pour l'aider à y pourvoir, sa femme avait été obligée d'entre-
prendre un commerce de toile. Il nous semble qu'un des ouvrages
les plus importants et les plus remarquables de l'artiste contredit
cette assertion. Nous voulons parler de cet intéressant tableau de la
collection AMn der Hoop daté de 1667, où il s'est représenté lui-
même avec sa femme, au milieu de la campagne, tous deux dans une
tenue d'une élégante simplicité. A gauche, une servante assise sur
un tronc d'arbre renversé, porte dans ses bras leur dernière Rlle et
le petit Pierre, alors âgé d'environ neuf ans, tient en laisse un bel
épagneul blanc tacheté de roux qui tire vers une fontaine pour y
boire. Près de là, au second plan, un domestique habillé de gris,
arrange les harnais de deux beaux chevaux gris-pommelés attelés
au char à bancs découvert qui a amené nos promeneurs en ce joli
coin où iis ont mis pied à terre. Par cette belle après-midi d'automne,
au milieu de ce paysage semé de broussailles, de bois et de prairies
parmi lesquelles serpente un cours d'eau, ce bon ménage aime à jouir
avec les enfants de cet air pur et de la courte trêve que l'artiste
accorde à son travail habituel; à notre tour, nous aimons à reposer
nos yeux sur cette image exquise d'un bonheur si légitime.
Cet équipage, ces domestiques, leur tenue, celle de leurs maîtres,
tout, on le voit, dans le tableau du Ryks-Museum, indique un état
de maison assez large, honorablement acquis par une production
incessante. A cette date de 1667, Adrien, aimé de ses confrères et dans
la pleine maturité de son talent, voyait ses œuvres très appréciées
du public. Il recevait des commandes des princes et des amateurs do
son temps. Mais cette vie qui, grâce à son travail, s'annonçait désor-
 
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