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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 2
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Wyzewa, Teodor de: Le mouvement des arts en Allemagne
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0189
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

princes de cette dynastie. Mais M. Graul fait remarquer que la provenance provin-
ciale des portraits rend improbable cette attribution princière, que la comparaison
avec les médailles ne saurait rien prouver, celles-ci étant de profil tandis que les
portraits sont de face ; enfin que, par là même, la date assignée par M. Ebers se
trouve dénuée de toute certitude.

Dans la livraison du 15 novembre, M. Graul poursuit et achève cette intéres-
sante étude. Il énumère diverses autres hypothèses sur la date des portraits d’El-
Faiyoum. A son avis, cette date ne saurait être antérieure au premier siècle de
l’ère chrétienne. M. Graul retrouve dans ces portraits tout le réalisme pénétrant
et caractéristique qui, dit-il, était devenu comme une seconde nature pour les
artistes alexandrins. On a donc affaire à l'œuvre, non d’Egyptiens, mais de ces
peintres grecs ou romains qui étaient alors si nombreux dans la riche province
d’Égypte. Il semble même que ces artistes aient eu en Égypte des fabriques de
portraits de ce genre destinés à décorer les momies : il y a pour le prouver, dans
les peintures de M. Graf et de M. Petrie, une série de formes typiques et constantes;
tous les personnages ont les yeux très ouverts, la tête à peu près de face. Les
couleurs, les procédés techniques, les dimensions sont partout les mêmes. Ajou-
tons que, pour quelques-uns des portraits, M. Graul a pu démontrer, d’une façon
positive, qu’ils dataient du second siècle après Jésus-Christ. Il en est un, par
exemple, qui reproduit un personnage du temps d’Adrien. D’autres proviennent
d’un cimetière fondé au n” siècle. Ces dates sont encore confirmées par l’étude
des costumes et des ornements. Certaines des têtes sont entourées de nimbes qui
ont fait croire à des représentations chrétiennes de saints. Mais M. Graul explique
que ces nimbes étaient destinés à isoler et à mettre en relief les portraits sur
les momies. Enfin, M. Graul estime que les portraits en question représentaient,
non des princes, mais de riches particuliers. 11 distingue des peintures faites
avec un soin et une maîtrise très divers, suivant la diversité des fortunes et des
conditions.

Au point de vue technique, la découverte de MM. Graf et Petrie aura eu l’im-
portance énorme de nous donner des spécimens incontestables de peintures à
l’encaustique, et cette découverte confirme entièrement l’exactitude de la thèse
bien connue de Otto Donner von ltichter, sur la véritable nature du procédé à
l’encaustique. Les portraits d’El-Faiyoum permettent de voir comment les artistes,
après avoir étendu les couleurs sur le bois à l’aide du cestrum, se servaient du feu
pour rendre la peinture lisse et unie. Quelques-uns de ces portraits sont cepen-
dants peints à la détrempe; tel autre, au moyen d’un procédé mixte, d’une
détrempe utilisant la cire et le cestrum.

M. Max Lehrs continue à mettre un peu de jour dans l’histoire de la vieille
gravure allemande. A la suite du travail de M. Graul sur les peintures d’El-Faiyoum,
il publie sous ce titre : Une collection cle gravures oubliées, une étude infiniment
précieuse sur des gravures jadis décrites par Heinecken (1786), gravures surtout
d’Israël de Mekenem, et des monogrammistes E. S. (peut-être le père de
Schongauer), B. M. et P. W. Bartsch, Passavant, Ilarzen, avaient vainement cher-
ché, depuis Heinecken, à retrouver ces gravures. M. Lehrs vient d’en découvrir un
grand nombre dans le cabinet des Estampes de Bologne; d’autres estampes de ce
cabinet, en particulier l’œuvre gravé complet de Schongauer, ont malheureusemen
 
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