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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique: exposition rétrospective de peinture, à Gand; note complémentaire sur l'indication du lieu de naissance de Memling; mort d'un ancien élève de David
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0460
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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

d’Anvers le double portrait de famille du même artiste. Quelle valeur pouvait
avoir le Christ en croix servant de panneau central à ces volets? On se le demande
avec un peu d’inquiétude. Gageons que s’il s’est perdu, c’est qu'il ne valait pas
beaucoup la peine d’être conservé.

Pour en revenir au portrait de Gand, il égale certainement Antonio Moro, ce
qui n’est pas peu dire.

Le même possesseur avait exposé, sous le nom de Pourbus, un second portrait
d’homme, personnage jeune, appuyé sur une haute épée et dont le pourpoint
s’allonge en pointe comme la bosse de Polichinelle. Le fond est curieux : un inté-
rieur de cour avec de grands arbres, largement tracés. La peinture est très ferme
et tout l’ensemble d’un grand caractère. Seulement, comme le tableau est daté
de 1589, que François Pourbus est mort en 1581, que son fils avait à peine vingt
ans à la date du portrait, le plus raisonnable est d’abandonner l’attribution inscrite
au catalogue.

La Fête des Innocents, n° 81 (collection Haus), est un intéressant spécimen de
D. Vinckeboons, un peu passé de couleur pourtant. Des détails « ultra-flamands »
montrent à quel degré nos pères tenaient à leur liberté d’allures.

11 va de soi qu’en Belgique toute exposition de tableaux anciens qui se respecte
doit avoir des Rubens, des Van Dyck et des Jordaens. Gand n’a pas manqué à
la règle; je doute pourtant qu’il y eût ici un Rubens authentique. Une très jolie
esquisse exposée sous le nom du maître par le baron Van Loo était de Diepenbeke.
11 faut hésiter d’autant moins à l’affirmer que le tableau de cette esquisse : Le
bienheureux Waltmann, abbé de Saint-Michel à Anvers, recevant de saint Norbert
la crosse et la bénédiction abbatiales, existe toujours à l’église de Deurne, près
d’Anvers. Il avait été peint pour l’abbaye de Saint-Michel et n’en fut enlevé qu’à
l’époque de la suppression de celle-ci.

Les Van Dyck, sans grande importance, avaient, le mérite de l’authenticité. La
grisaille, ou plutôt l’esquisse, de la collection Dael, l’Enfant Jésus caressant le petit
Saint-Jean, figures de grandeur naturelle, caractérise très bien la manière du
maître.

Les têtes d'Apôtres, au baron Van Loo, de Gand, sont des œuvres de jeunesse. On
sait quelle était, au début de la carrière de Van Dyck, la vigueur du pinceau de cet,
artiste. Elle était même suffisante pour faire que des œuvres datant de cette époque
de sa vie ont été attribuées à Rubens.

Rappelons à ce propos le procès qu’il y eut à Anvers, quelques années après la
mort du peintre, précisément à propos d’une série de têtes d’apôtres et dans lequel
des témoins, entendus au cours de l’enquête, vinrent déclarer que Van Dyck avait
pris pour modèles des artistes de ses amis. Il semble que le maître ait peint plu-
sieurs suites de cette espèce. Diverses galeries en possèdent des échantillons. L’au-
thenticité des têtes exposées à Gand n’en paraît pas moins évidente.

Le contingent de Jordaens se limite à un tableau de petites dimensions. Il est
de première qualité, et provient de la collection Wauters. C’est l’Enfant prodigue.
Le peintre a choisi le moment où, à bout de ressources, le jeune libertin vient
implorer la compassion du fermier qui lui donnera à garder ses pourceaux. On
voit d’ici la désinvolture avec laquelle est traité le petit épisode. Les futurs pen-
 
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