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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 1.1889

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Nr. 5
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Hymans, Henri: Correspondance de Belgique: exposition rétrospective de peinture, à Gand; note complémentaire sur l'indication du lieu de naissance de Memling; mort d'un ancien élève de David
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https://doi.org/10.11588/diglit.24445#0464
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424

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

de Pierre Alexandre Wille, exposé par M. Dael, a au moins le mérite de
l’authenticité, car il porte la pleine signature : P. A. Wille films pinxit, avec la
date 1778 et de plus le n° 45 que je ne me charge pas d’expliquer. Est-ce, comme on
me l’assurait, le numéro d’ordre d’une série de sujets analogues? Les Mémoires de
Jean-Georges Wille, « le seul admirateur de son fils », écrivait autrefois dans la
Gazette clés Beaux-Arts M. Lagrange, ne nous apprennent rien à ce sujet. Le
tableau de Wille n’en est pas moins fort intéressant. Fini comme un pastel, il
représente une jeune femme portant les doigts à ses lèvres pour envoyer un baiser
au médaillon qu'elle considère d’un œil langoureux. Le xvme siècle est trop en
faveur pour que nous ne nous emparions pas volontiers d’un document aussi pré-
cieux pour l’histoire du costume et de la coiffure sous Louis XVI. En même temps,
peut-être, quelqu’un nous dira-t-il si réellement cette peinture a été précédée de
quarante-quatre autres du même genre.

A citer surtout, parmi les paysages, un délicieux Gerrit Berckheyden (collection
Vervier), représentant un village hollandais, au bord d’un canal, et où de grands
arbres jettent une ombre douce sur les façades à hauts pignons; un Wautier Knyff
n° -161 (collection Vo luron), autre site hollandais, avec une barque de passage,
le tout dans une gamme puissante et harmonieuse. Knyff, natif de Wesel, dont
•Jacques de Bray nous a laissé le portrait, appartenait à la gilde de Harlem, où il
est inscrit en 1640. 11 eut de nombreux fils, tous peintres, et dont l’un vécut
jusqu’au commencement du xviii0 siècle. Ses tableaux sont fort rares. Le Musée de
Gand en possède un fort remarquable et d’assez grandes dimensions.

Deux J. C. Droocbslooth, authentiqués par des signatures : la Fontaine des
Lépreux de Bethsciids- (coll. Goosens), et les Maux de la Guerre (coll. Maeterlinck),
étaient de bons spécimens du maître. Droocbslooth paraît avoir eu pour le premier
•de ces sujets une affection particulière. Les Musées d’Anvers, de Berlin, de Brun-
swick, sont là pour le prouver.

L’attention du visiteur est d’abord attirée, dès son entrée à l’exposition de
Gand, vers une imposante rangée de portraits, guerriers et hommes d’État, tirés de
la collection de Neve de Roden. L’énergie de facture, la dignité d’attitude de ces
personnages en cuirasses, en justaucorps de buffle rappelaient immédiatement le
souvenir de certains portraits du petit musée de Malines, représentant les chefs de
la garde urbaine au xviis siècle. Aussi, en déchiffrant les inscriptions placées sur
plusieurs des portraits de Gand, ai-je pu constater sans trop de surprise leur origine
malinoise. Nicolas Van der Laen, seigneur de Hagelslein, était surintendant du
Guet, à Malines; il est mort en 1629. Un autre Nicolas Van der Laen, seigneur de
Sainte-Gertrude, est mort en 1642. Il porte la cuirasse noire, traversée de l’écharpe
rouge de son grade de capitaine. Ces figures sont superbes et martiales, tout à
fait dans le goût de Fransi Hais.

Il y a ensuite Antoine de Goltignies, seigneur de Neryssche, conseiller au
Conseil de Brabant, mort en 1621, et sa fille Éléonore, morte en 1660; peintures
vigoureuses et correctes, faites pour indiquer l’existence, à Malines, d’une école
fort distinguée, au cours du xvne siècle.

Le portrait en pied d’un gentilhomme de fière mine, vêtu de noir, à la mode
du xvne siècle, ayant près de lui son jeune fils et tenant à la main une lettre
adressée « Au Roy en son Conseil des Finances », fait songer à Van Dyck. Il paraît
 
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