EXPOSITION RÉTROSPECTIVE DES DESSINS
1 7 8 9 -18 8 9
A MONSIEUR CHARLES EPHRUSSI,
ORGANISATEUR DE l'eXPOSITION DE DESSINS DE MAITRES ANCIENS
En 1879.
Mon cher Ephrussi, l’idée me réjouit, je l’avoue, de reprendre
ma phrase, juste au point où je l’avais suspendue, il y a dix ans,
quand nous finissions de décrire les merveilles que vous aviez
réunies, de concert avec Gust. Dreyfus, au Palais de l’École des
Beaux-Arts. On s’en souviendra longtemps encore, de cette exposi-
tion des dessins de maîtres anciens, qui fut l’événement d’art de 1879.
Pour elle, les plus excellents amateurs de Paris, — voire de Londres,
— avaient vidé leurs plus riches portefeuilles, et l’on y voyait con-
fondues, en leurs plus admirables morceaux, toutes les Écoles euro-
péennes, depuis l’origine de l’art jusqu’à 1789.
Et voilà qu’aujourd’hui, le Palais du Champ de Mars s’est donné
la tâche, entre mille autres, de montrer la série des dessins de nos
artistes, depuis 1789 jusqu’à nos plus proches contemporains.
En 1879, la liste de nos maîtres français se clôturait par les noms de
David et de Prud’hon; en 1889, elle s’ouvre ou devrait s’ouvrir par
ceux de David et de Prud’hon. Si quelques jolis noms français de
l’autre siècle y sont prononcés, c’est pour nous amadouer par nos
préférences invétérées et surtout nous faire bien comprendre
quel air soufflait sur notre art au temps de la jeunesse de David.
Alors même que plus justement y apparaît le nom de Vien, c’est
encore à l’occasion de David, son élève, et en une rencontre qui porte
bien sa date, car l’élève couvre son maître de sa protection toute-
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A MONSIEUR CHARLES EPHRUSSI,
ORGANISATEUR DE l'eXPOSITION DE DESSINS DE MAITRES ANCIENS
En 1879.
Mon cher Ephrussi, l’idée me réjouit, je l’avoue, de reprendre
ma phrase, juste au point où je l’avais suspendue, il y a dix ans,
quand nous finissions de décrire les merveilles que vous aviez
réunies, de concert avec Gust. Dreyfus, au Palais de l’École des
Beaux-Arts. On s’en souviendra longtemps encore, de cette exposi-
tion des dessins de maîtres anciens, qui fut l’événement d’art de 1879.
Pour elle, les plus excellents amateurs de Paris, — voire de Londres,
— avaient vidé leurs plus riches portefeuilles, et l’on y voyait con-
fondues, en leurs plus admirables morceaux, toutes les Écoles euro-
péennes, depuis l’origine de l’art jusqu’à 1789.
Et voilà qu’aujourd’hui, le Palais du Champ de Mars s’est donné
la tâche, entre mille autres, de montrer la série des dessins de nos
artistes, depuis 1789 jusqu’à nos plus proches contemporains.
En 1879, la liste de nos maîtres français se clôturait par les noms de
David et de Prud’hon; en 1889, elle s’ouvre ou devrait s’ouvrir par
ceux de David et de Prud’hon. Si quelques jolis noms français de
l’autre siècle y sont prononcés, c’est pour nous amadouer par nos
préférences invétérées et surtout nous faire bien comprendre
quel air soufflait sur notre art au temps de la jeunesse de David.
Alors même que plus justement y apparaît le nom de Vien, c’est
encore à l’occasion de David, son élève, et en une rencontre qui porte
bien sa date, car l’élève couvre son maître de sa protection toute-