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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 2.1889

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Chennevières-Pointel, Charles Philippe de: Exposition rétrospective des dessins 1789 - 1889, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.24446#0064
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EXPOSITION RÉTROSPECTIVE UES DESSINS.

faire à ce charmant artiste un lot si complet qu’il n’en est guère fai-
sant meilleure figure dans l’Exposition centennale des dessins. Vous
connaissez la gravure de la gracieuse composition de la barque où
sont groupés les enfants d’Isabey. Le très grand dessin, au pointillé,
mais sans sécheresse aucune, de cet aimable tableau de famille, est
là, et l’on s’étonne de la liberté du modèle que peut comporter un
procédé propre, semble-t-il, aux œuvres minuscules. — Une grande
miniature sur papier, d’Isabey par lui-même, datée de 1841, aqua-
relle d’une légèreté et d’une fraîcheur prodigieuse pour un vieillard
de 74 ans. Autre surprenante aquarelle, signée et datée de 1834,
dans la plus riche palette de Mme de Mirbel, du petit-fils d’Isabey
par son grand-père; un Louis XVIII,, en buste et de prestance fort
royale, pointillé à la sépia; — bien plus intéressante encore, une
très libre, et facile, et brillante aquarelle, signée et datée de 1808,
montrant l’Impératrice Joséphine, dont il était le premier peintre,
debout dans sa chambre d’apparat, près d’une psyché qui la reflète
du dos, et au pied de laquelle un brûle-parfums répand sa fumée. —
Mais le plus séduisant morceau et qui signe le mieux à Isabey son
vrai renom d’artiste, c’est un grand portrait, demi-pastellé, demi-
fusiné et estompé, d’une extraordinaire légèreté de frottis, et d’une
élégance incomparable de finesse de traits et de fraîcheur et de goût
d’arrangement dans le costume, et de transparence de teint et de
suprême distinction aristocratique, la fleur des beautés les plus
délicates et les plus blondes de la Restauration, Mme la marquise
d’Osmont. C’est le chef-d’œuvre d’un peintre de cours et qui explique
à lui seul et justifie la faveur d’Isabey auprès des grandes dames de
ce temps, durant soixante années et dans l’Europe entière.

C’est toujours plaisir et fête pour les curieux de rencontrer un
nom de peu de notoriété signant des œuvres intéressantes. Voilà
Dutertre, un compagnon de Denon et de Conté dans l’expédition
d’Egypte, et qui avant cela ne s’était fait connaître au Salon de 1796
que par des dessins d’après Raphaël, Léonard, André del Sarte,
exécutés consciencieusement en Italie ; le voilà qui nous montre en
des portraits en pied, souvent à peine corrects, mais pleins de
naïveté, de caractère imprévu et de vie intime, la suite des héros
modestes qui escortèrent là-bas, au pays du Caire, d’Aboukir et des
Pyramides la fortune aventureuse du général Bonaparte, que lui-
même Dutertre avait peut-être déjà accompagné par delà les Alpes.
Aux salons de 1804 et de 1812, Dutertre avait déjà exposé quelques-
uns des dessins de sa série égyptienne ; mais au Desaix et au Kléber
 
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