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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 2.1889

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Nr. 1
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Garnier, Édouard: [Les industries d'art, 1,1], La céramique, La porcelaine: Exposition Universelle de 1889
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https://doi.org/10.11588/diglit.24446#0109

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

que la couverte des porcelaines chinoises était sensiblement plus
fusible que celle de la porcelaine de Sèvres, et il chercha tout d’abord
à modifier cette dernière de façon à permettre, comme en Chine,
l’emploi des émaux et des couleurs sous couverte dans la décoration.
La mort vint interrompre ses travaux qui furent repris plus tard par
Salvétat seul, mais l’élan était déjà donné et, à l’exemple de leur
directeur les artistes et les chefs d’ateliers se mirent à l’œuvre.

C’est de la direction d’Ebelmen que date ce que l’on pourrait
appeler l’émancipation de la porcelaine française resserrée jusqu’a-
lors dans les limites absolues que lui avait fixées Brongniart, et
l’Exposition des produits des Manufactures nationales faite à Paris
en 1850, ainsi que l’Exposition universelle de Londres, l’année sui-
vante, montrèrent bientôt ce que promettaient les procédés nouveaux
et les améliorations apportées dans la fabrication et la décoration de
la porcelaine.

Nous laisserons de côté les procédés de fabrication proprement
dite, tels que le procédé du coulage qui permettait d’obtenir des pièces
d’une légèreté extrême pouvant rivaliser avec les porcelaines minces
si renommées de la Chine et du Japon1 la cuisson à la houille qui
donnait une économie des deux tiers, etc., pour nous attacher seu-
lement à ce qui concerne la décoration.

C’est de cette époque que datent les premiers essais des bleus sous
couverte, de la peinture sur biscuit, de la peinture au demi grand feu, et,
surtout, de la décoration obtenue au moyen de pâtes colorées pouvant
résister à la haute température du feu de four. Ce procédé, dont les
premiers échantillons furent alors timidement montrés, prit bientôt
une extension considérable, et, libéralement communiqué à l’indus-
trie privée, donna naissance à une foule d’applications variées dont
nous retrouverons plusieurs spécimens non seulement dans les vitrines
de Sèvres, mais chez plusieurs exposants de la section céramique.

Les pâtes colorées, tout en marquant un progrès considérable, ne
répondaient pas cependant aux aspirations des véritables céramistes.
Les oxydes métalliques mélangés à la pâte de porcelaine perdaient
forcément leur éclat et manquaient de transparence. Elles étaient en
céramique ce qu’en peinture la gouache est à l’aquarelle franche-
ment traitée.

Malgré le succès qu’obtinrent aux différentes expositions un

1. Le procédé du coulage, perfectionné depuis, est employé également au façon-
nage de pièces colossales, telles que le grand Vase de Neptune de 3”15 de haut que
l’on termine en ce moment et qui figurera bientôt à l'Exposition.
 
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