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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 2.1889

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Nr. 1
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Durand-Gréville, Émile: Le nettoyage de la ronde de nuit
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https://doi.org/10.11588/diglit.24446#0111

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LE NETTOYAGE DE LA RONDE DE NUIT

e nettoyage de la Sortie des arquebusiers ou Ronde de nuit, qui vient
d’être exécuté à Amsterdam par M. W. A. Hopmann, est une entre-
prise dont tous les journaux d’art ont le droit de s’occuper. La Gazette
des Beaux-Arts a ce droit plus que toute autre, car elle est pour quelque
chose dans celte tentative, couronnée d’ailleurs d’un succès complet et d’une appro-
bation absolument unanime. En effet pourquoi n’avait-on pas songé à ce nettoyage
en 1885, lors du déménagement des tableaux du Trippenhuys dans le Musée
nouvellement construit? C’est qu’à cette époque la question de la couleur primi-
tive du tableau n’avait encore été posée dans aucun journal artistique. Elle l’a été
à deux reprises dans la Gazette, le 1er novembre 1885 et le 1er février 1887, en des
termes très précis qui peuvent se résumer comme suit : « La Sortie des arque-
busiers, dans son état actuel, diffère autant du tableau primitif, qu’un effet du
soleil vu à travers une vitre brune et sale différerait de la nature vue directe-
ment. » Cette théorie, approuvée sans restriction par M. Bredius (qui hésitait,
il est vrai, devant un dévernissage), fut nettement repoussée par feu M. Vosmaër
et par d’autres érudits, mais l'idée fit sans doute son chemin, et du reste la
nécessité s’imposait : le transfert du tableau en 1885 ne s’était pas fait sans trépi-
dations, par conséquent sans craquelures destinées à s’élargir et à rendre la
peinture encore moins déchiffrable. Quoi qu’il en soit, l’opération est faite : je
voudrais raconter brièvement par quel procédé elle a eu lieu, quels résultats elle
a donnés, et en quelle mesure elle confirme la théorie énoncée dans la Gazette.

Pour le procédé employé, laissons la parole à M. Hopmann lui-même, qui a bien
voulu nous écrire à ce sujet une lettre fort intéressante :

« Depuis des années, le Rembrandt était couvert d’une couche épaisse de
vernis, dont le temps avait rompu la cohésion moléculaire; le vernis était devenu
terne et craquelé, rude et opaque sur presque toute la surface. Cette rudesse et
cette opacité avaient tellement augmenté dans ces dernières années, qu'il était
parfaitement impossible d’entrevoir même la beauté caractéristique du tableau, de
sorte que quelques personnes pensaient qu’il était urgent de le dévernir tout à fait.

« Cependant cela n’était pas absolument nécessaire. Il suffisait de rendre le
vernis transparent jusqu’à la couche des couleurs, et c’est cette opération que j’ai
faite de la manière suivante. Aux endroits les plus rudes du tableau, où le vernis
était à peu près réduit en poudre parle temps, je l'ai rendu un peu plus uni en le
frottant du bout des doigts; après avoir frotté encore du bout des doigts toute la
surface jusqu’à ce qu’elle devint un peu mate, j’ai frotté tout le tableau avec un
 
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