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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 2.1889

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Nr. 2
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Molinier, Émile: Exposition rétrospective de l'art français au Trocadéro, 1, Le Moyen Âge
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https://doi.org/10.11588/diglit.24446#0167

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L’ART FRANÇAIS AU TROCADÉRÜ.

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au lion et au tigre. Cette dernière, bien qu’elle ne comporte aucun
symbole chrétien, est proche parente, pour l’âge, vraisemblablement
le vie siècle, et les procédés techniques, de celle qu’a envoyée le
Musée de la Seine-Inférieure. L'Adoration des Mages y est figurée
d’une façon fort grossière; on peut même dire que le sentiment et
les traditions antiques y sont moins accusés que dans un charmant
petit bas-relief représentant le même sujet qui vient du Musée de
Nevers; celui-ci, où nous retrouvons le costume traditionnel donné
aux rois mages, complété par le bonnet phrygien, malgré ses enca-
drements d’oves et de perles, me parait cependant moins ancien que
la pyxide de Rouen ; mais tandis que la première a dû être fabriquée
dans quelque atelier provincial, la seconde est peut-être sortie d’un
milieu où les traditions de l’antiquité classique s’étaient plus pure-
ment conservées.

A la toreutique, telle qu’elle était pratiquée dans les provinces
aux environs du vie siècle, paraissent aussi appartenir les deux pla-
ques fort curieuses mais grossières, qui recouvrent l’Evangéliaire de
Saulieu. La Vierge et le Christ, assis chacun entre deux apôtres, sont
traités avec ce laisser aller dont nous trouvons des traces dans
certaines parties du fauteuil de l’évêque Maximien (vie siècle)
conservé à Ravenne, dans l’Evangéliaire de Saint-Lupicin à la
Bibliothèque nationale, ou bien encore dans deux grandes plaques
représentant des apôtres qui font partie de la collection Spitzer, et
dont l’une au moins parait provenir de Tongres.

C’est encore à l’art antique, mais à l’art purement latin, qu’ap-
partiennent deux plaques fort curieuses exposées par M. Mallet,
d’Amiens, et le Musée du Puy. La première, divisée en trois registres,
nous fait assister au massacre des Innocents, au baptême du Christ,
au miracle de Cana; les types des physionomies, les costumes,
l’attitude des personnages, un peu courts, mais d’ailleurs d’un dessin
très juste, font de ce feuillet de diptyque, comparable au diptyque de
la cathédrale de Milan, un monument fort rare dans notre pays. La
seconde plaque représente deux apôtres : c’est le pendant ou plutôt le
second feuillet d’un diptyque dont la première partie fait maintenant
partie des collections du Louvre, après avoir appartenu à M. Odiot.
Un artiste du Moyen Age, du xie siècle probablement, a gravé au
revers des plaques les cases d’un jeu de trictrac, ce qui permet de
rétablir sans contestation possible l’ensemble du monument; et les
inscriptions latines, qui paraissent contemporaines de la sculpture,
gravées sur le morceau du Musée du Puy, militent en faveur d’une
 
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