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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 2.1889

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Nr. 5
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Gonse, Louis: L' architecture: Exposition Universelle de 1889
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https://doi.org/10.11588/diglit.24446#0526

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484

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

A l’intérieur il produit un effet magique. Rien, en vérité, n’est
d’aspect plus noble et plus opulent que le grand dôme des Beaux-Arts,
avec ses voûtes azurées, qui retombent avec grâce sur quatre piliers
à têtes de bœufs, avec ses escaliers majestueux, son vélum jaune-
paille, la sobre mais puissante décoration de ses surfaces murales.
Au soleil couchant, lorsque les rayons d’or exaltent les tons et
font vibrer jusque dans leurs profondeurs les chefs-d’œuvre de la
Centennale qui en occupent le pourtour, l’effet est prestigieux, inou-
bliable. N’eût-il conçu que ses dômes, M. Formigé aurait encore pris
rang parmi les premiers artistes de notre époque. Je pourrais, il est
vrai, formuler quelques critiques de détails ; je trouverais, à l’exté-
rieur, dans l’examen des parties hautes et notamment dans le dispo-
sitif des toitures, la trace de quelque hâte: mais ces critiques sont
quantité négligeable.

Les deux Palais auront coûté, en chiffres ronds. 7,800,000 francs,
ce qui donne 166 francs pour le prix du mètre superficiel. Si l’on
considère que le sommet des coupoles atteint 60 mètres, que les
galeries ont un premier étage qui double leur surface utilisable et que
les façades ont un grand développement, si l’on considère d’autre
part qu'une maison à cinq étages coûte entre 900 et 1,500 francs le
mètre carré, on reconnaîtra que ce prix est des plus modestes et on
recommandera l’étude de ce système de construction à MM. les
architectes du gouvernement. L’État, c’est-à-dire le contribuable, y
trouvera son compte et on évitera ainsi les formidables impairs qui
ont été commis dans ces derniers temps.

M. Bouvard est l’architecte des deux Pavillons de la Ville de
Paris, du Dôme central, de la Galerie de trente mètres et des Gale-
ries industrielles. C’est un habile homme, un constructeur de pre-
mier mérite, mais un artiste inégal. J’ai déjà dit ce que je pensais
du Dôme central; sa décoration est beaucoup trop lourde, trop sur-
chargée; les lignes générales sont imposantes et de belle proportion,
ce dont on se rend bien compte le soir lorsqu’il n’est plus dessiné
que par des cordons de lumière; l’intérieur est magnifique, dans son
excessive richesse; le fer y est manié avec une liberté, je dirai même
avec une virtuosité sans pareille; la frise de MM. Lavastre et Car-
pezat qui court comme une tapisserie au-dessus des tribunes, et
représente le Défilé des nations, a grande allure; quant à la Galerie
de 30 mètres, elle est de proportions superbes, et les portes monu-
mentales, qui la relient aux sections industrielles, sont d’un effet
très neuf, très pittoresque. Mais dans tout cela, je le répète, il y a
 
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