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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 2.1889

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Nr. 6
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Bode, Wilhelm von: La Renaissance au Musée de Berlin, 9, Les écoles du XVIe siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.24446#0667

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614

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

ce tableau entièrement digne d’être comparé à une œuvre du Titien.
Un portrait plus petit et de date plus ancienne, représentant un
jeune homme, est traité avec la même distinction, mais possède en
outre un attrait tout spécial. Le teint brun olive de ce jeune homme,
atteint de quelque maladie du foie, et dont les yeux ont l’expression
mélancolique et saisissante caractéristique de la maladie surgit avec
une netteté aiguë en avant d’un rideau d’un rouge cerise clair, qui
laisse voir, par l’un de ses côtés, le Lido de Venise, dominé par
un ciel bleu foncé. Les couleurs, ici, s’harmonisent avec une adresse
et en même temps un charme tout à fait exceptionnels.

Des grands successeurs de ce maître, notamment de Paul Véro-
nèse et de Dominique Tintoret, la Galerie de Berlin possède un certain
nombre de tableaux décoratifs, provenant, pour la plupart, du Fon-
daco deiTedeschi, à Venise, et exécutés avec la collaboration d’aides.
Ces tableaux ne méritent guère une mention spéciale, en comparaison
des grands chefs-d’œuvre de ces artistes à Venise, au Louvre, etc.
Plus importants sont deux grands tableaux d’autel de Paris Bordone et
d’Alessandro Moretto, notamment la Gloire de Marie et de sainte Élisabeth
de ce dernier peintre (n° 197, datée de 1541), tableau qui se distingue
par le dessin admirable des donateurs agenouillés devant l’autel.

Entre les tableaux les plus célèbres de la galerie du roi Frédéric II
à Sans-Souci, se placent trois tableaux portant le nom du Corrège.
L’un de ces tableaux, le Mouchoir de sainte Véronique, doit être
débaptisé et considéré comme une œuvre du xvne siècle. Pareille-
ment un autre des trois tableaux, 17o, ne peut passer que pour une
très bonne copie d’élève, le tableau du Belvédère de Vienne étant
reconnu par tous les connaisseurs comme l’original. Seule la Léda
(n° 218) est, sans aucun doute, une œuvre, et des plus importantes,
du Corrège. Malgré les destinées qu’a dû subir ce tableau, et qui lui
ont enlevé en partie ce charme de coloris et cette perfection de fac-
ture que VAntiope du Louvre, entre tous, conserve à un si haut
degré, il reste, aujourd’hui encore, une des plus belles compositions
de l’artiste, grâce au charme des formes juvéniles et à la grande
allure du paysage, qui lui donnent une distinction merveilleuse.

w. BODE.
 
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