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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 1
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Mantz, Paul: Watteau, 4
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0029

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GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

justice au maître dé Valenciennes. Reynolds, dans ses notes sur le
poème de Dufresnoy, recommande d’étudier Watteau en raison de.
ses colorations fleuries, for excellence in the florid style of colouring.
Pendant les deux derniers tiers du;xvnie siècle, sous la Révolution,,
sous l’Empire, l’Angleterre achète des Watteau etjenlève ainsi à la:
France des trésors qu’elle aurait dû conserver.

A son retour de Londres, Watteau retrouva tous ses amis, Ger- ’
saint, Caylus et Julienne. Un changement s’était fait dans la vie et
dans la maison de ce dernier. Le 9 mai 1720, Julienne avait épousé
Marie-Louise de Brécy1. Par suite de ce mariage, une figure nou-
velle apparaît dans le monde un peu restreint où se meut Watteau. I
L’entrée de Mme de Julienne dans l’histoire que nous racontons est :
un fait qui nous importe, parce qu’il va nous permettre de dater une :
lettre qui nous a toujours paru significative. Il reste si peu de l’écri-
ture de Watteau que ses rares autographes doivent être précieusement
recueillis, alors surtout que, comme celui que nous réimprimons j
d’après les Archives de l’Art français, ils apportent un renseignement !
sur une des œuvres du maître. La lettre adressée par Watteau à
Julienne est ainsi conçue :

; . j

De Paris, Je 3 de septembre.

Monsieur! Par le retour de Marin qui m’a apporté la venaison qu’il vous a pieu !
m’envoier dès le matin, je vous adresse la toile où j’ai peinte la teste du sanglier
et la teste du renard noir, et vous pourrez les dépêcher vers M. de Losmesnil, car
j’en ai fini pour le moment. Je ne puis m’en cacher, mais cette grande toile me
resjouist et j’en attends quelque retour de satisfaction de vostre part et de celle de
Mme de Julienne qui aime aussi infiniment ce sujet de la chasse, comme moi-
mesme. 11 a fallu que Gersaint m’ammenat le bon homme La Serre pour agrandir
la toile du costé droit, où j’ai .aj.ousté les chevaux dessous les arbres, car j’y
éprouvais de la gesne depuys que j’y ay ajousté tout ce qui a esté décidé ainsi. Je
pense reprendre ce costé là des lundi à midi passé, parce que dès le matin je m’oc-
cupe des pensées à la sanguine. Je vous prie ne pas m’oublier anvers Mme de Julienne
à qui je baise les mains.

Cette lettre est nécessairement du 3 septembre 1720, car Watteau
n’a pu l’écrire avant le mariage de son ami, et bien qu’il y ait eu au
xvme siècle un 3 septembre chaque année, elle n’est pas postérieure à
1720 puisque, après cette date, le pauvre Watteau n’est plus de ce
monde. La pièce est intéressante. C’est là qu’on voit que Watteau
a l’habitude de consacrer ses matinées à ce qu’il appelle ses « pensées

Clément de Ris, Les Amateurs d’autrefois, p. 292.
 
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