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Gazette des beaux-arts: la doyenne des revues d'art — 3. Pér. 3.1890

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Nr. 1
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Senart, Emile: L' art industriel dans l'Inde
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https://doi.org/10.11588/diglit.24447#0066

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56

GAZETTE DES BEAUX-ARTS.

a été commencée et qu’elle se poursuit. Plusieurs noms y sont déjà
honorablement attachés : celui de M. Kipling, l’habile et spirituel
directeur du Musée de Lahore, celui de M. Hendley qui, à Jeypore;
avec cette fécondité de ressources dont le service de l’Inde a fourni
plus d’un modèle, cumule dans un égal dévouement la direction d’un
grand hôpital et la direction du vaste Musée industriel dont grâce
au Ràja il est devenu le fondateur. 11 avait été d’abord l’initiateur
à Jeypore, en 1883, d’une exhibition de produits indiens qui excita
dans tout le pays une vive et féconde émulation. Servir d intermé-
diaire entre l’Inde et l’Europe, donner à l’Inde des exemples et des
leçons pour le présent, à l’Europe des enseignements sur le passé :
tel est le but poursuivi par des moyens divers.

Si l’intérêt commercial nous touche peu, à coup sur l’étude d’un
art curieux au moins par les lueurs qu’il ne peut manquer de jeter
sur le peuple dont il est l’œuvre, mérite de fixer notre attention.

M. Hendley s’est appliqué, non sans succès, à assurer à l’œuvre
qui l’intéresse le zèle des chefs natifs dont l’exemple peut la recom-
mander et les ressources la servir. Le Rajpoutana offre à ces efforts
le terrain le plus favorable. Cette grande province n’est pas seule-
ment une de celles où se sont perpétuées le plus d’industries
curieuses. Grâce aux déserts qui la limitent et aux régions monta-,
gneuses qui abritaient solidement les forteresses de ses chefs, elle a,
malgré sa proximité de Delhi, été moins profondément pénétrée que
d’autres par les grands courants de la conquête que dérivaient les
larges vallées du nord. C’est là, sur un sol pauvre, dans une vie
assez pénible, dans une organisation à demi féodale de clans guer-
riers, que s'étaient le mieux préservés au moyen âge les restes de
l’esprit d’indépendance indoue et les traditions de l’instinct mili-
taire et chevaleresque. C’est là que, aujourd’hui encore, quoique
sous la tutelle étroite de la suzeraineté britannique, sont groupés le
plus grand nombre de chefs natifs, jouissant d’une autonomie rela-
tive, plusieurs fiers de l’antiquité.de leur race, entourés encore de
bardes qui gardent la tradition des chants anciens et lui doivent un
prestige populaire. D’Amber à Ajmir, de Chittor à Oodeypoor, les
restes charmants du passé abondent ici; ils sont faits pour éveiller
le goût des princes que les loisirs de la paix peuvent incliner à une
activité nouvelle et à des plaisirs plus tranquilles.

Habile à susciter la libéralité du Ràja de Jeypoi’e, M. Hendley n’a
pas été moins heureux auprès du souverain de la charmante ville
d’Ulwar, Sawai Mangal Singh; c’est lui qui a fait tous les frais de la
 
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